Une revue systématique de la littérature, fruit d'un travail mené par l'Organisation mondiale de la santé, confirme que l'immunité hybride, résultant d'une infection au Sars-CoV-2 et de la vaccination, est celle qui confère la protection la plus forte à la fois contre la sévérité de la maladie et la réinfection. Un constat déjà décrit et renforcé ici avec des résultats à un an.
Alors que le variant Omicron a entraîné une propagation mondiale massive, l'infection seule n'est pas la protection optimale : un argument pour convaincre les derniers rétifs à la vaccination. C'est aussi un élément rassurant puisqu'une part importante de la population présente une immunité hybride. L'étude, parue dans le « Lancet Infectious Diseases », vise à évaluer l'ampleur et la durée de la protection associée.
Les auteurs ont réalisé une revue portant sur la période allant du 1er janvier 2020 au 1er juin 2022. Ils ont retenu 11 études sur la protection conférée par une infection antérieure au Sars-CoV-2 et 15 sur celle conférée par une immunité hybride.
Concernant la capacité à prévenir une forme sévère de la maladie et une hospitalisation, l'efficacité est de 74,6 % pour une infection antérieure seule. Pour l'immunité hybride, cette efficacité était de 97,4 % à 12 mois avec la primovaccination et de 95,3 % à 6 mois avec une première dose de rappel reçue après une infection ou la vaccination la plus récente.
Les chercheurs se sont également intéressés à la protection contre les réinfections, qui se révèle bien moindre, quel que soit le type d'immunité. Ainsi, une infection antérieure seule protège avec une efficacité de 24,7 % à 12 mois et l'immunité hybride est de 41,8 % à 12 mois après la primovaccination et de 46,5 % à 6 mois après un rappel.
Des résultats à prendre en compte dans la stratégie vaccinale
« Toutes les estimations de la protection ont diminué en quelques mois contre la réinfection mais sont restées élevées et soutenues pour l'admission à l'hôpital ou la maladie grave », résument ainsi les auteurs, estimant que « ces résultats fournissent des informations qui peuvent être utilisées pour adapter les recommandations sur le nombre et le calendrier de la vaccination contre le Sars-CoV-2 ». Ils considèrent également que le délai avant un rappel pourrait être allongé pour les personnes ayant une immunité hybride par rapport à celles qui n'ont jamais été infectées.
Cette étude montre par ailleurs l'importance de promouvoir la primovaccination, en particulier chez les personnes à risque de Covid sévère, et même si elles ont déjà été infectées.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024