Alors que Joe Biden avait annoncé en août le lancement dès le mois de septembre d’une campagne pour une 3e dose de vaccin contre le Covid-19 pour la population adulte américaine, le comité consultatif de l’agence américaine des médicaments (FDA), le « Vaccine and Related Biological Products Advisory Committee » (VRBPAC), a émis, suite à une réunion le 17 septembre, un avis plus nuancé.
Selon ce comité, une dose de rappel n’est nécessaire, six mois après la 2e dose, que pour les personnes âgées de 65 ans et plus, ainsi que pour les patients à haut risque de forme grave de la maladie, le personnel soignant devant être inclus dans ce second groupe, tout comme d’autres catégories exposées professionnellement comme les enseignants.
Une décision finale attendue dans les prochains jours
Un rapport de la FDA, publié en amont de la réunion du VRBPAC, soulignait que « les vaccins anti-Covid autorisés aux États-Unis confèrent toujours une protection contre les formes sévères du Covid-19 et le décès ». Pour l’heure, seuls les sujets ayant un système immunitaire affaibli sont éligibles à une 3e dose. Quelque deux millions de personnes ont ainsi déjà reçu une troisième injection, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains.
Mais, selon le comité consultatif, les données, sur la sécurité notamment, sont encore insuffisantes pour justifier l’injection d’une 3e dose en population générale. Ils ont notamment pointé le risque d'inflammation cardiaque lié à une dose additionnelle chez les plus jeunes et chez les hommes après la vaccination.
Ces recommandations ne sont pour autant pas contraignantes et la FDA doit désormais se prononcer sur la nécessité d’une 3e injection pour l’ensemble de la population américaine adulte. Une réunion des CDC, les 22 et 23 septembre, discutera également des cibles prioritaires.
« Nous sommes prêts à fournir des injections de rappel aux Américains éligibles une fois le processus terminé à la fin de la semaine prochaine », a ainsi indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, Kevin Munoz, cité par Reuters.
Pfizer convaincu des bénéfices d'une dose de rappel
En réponse, Pfizer dit « continuer à croire aux avantages d'une dose de rappel pour une plus grande partie de la population », tout en affirmant vouloir « travailler avec la FDA (...) pour répondre aux questions du comité », a fait savoir Kathrin Jansen, vice-présidente du laboratoire et responsable de la R & D sur les vaccins, dans un communiqué.
« Les données que nous avons soumises à la FDA, à l'EMA (Agence européenne des médicaments, NDLR) et à d'autres autorités réglementaires soulignent qu'un rappel induit une forte réponse immunitaire contre tous les variants préoccupants testés et peut contribuer à répondre à un besoin de santé publique », ajoute la Dr Özlem Türeci, cofondatrice de BioNTech.
À l’échelle internationale, la dose de rappel en population générale fait débat, entre considérations médicales et éthiques. Dans un point de vue publié dans « The Lancet », des experts mondiaux, dont des membres de l’OMS et de la FDA, soulignent le manque de données en faveur d’un rappel « à ce stade de la pandémie » et insistent plutôt sur l’urgence de donner la priorité aux populations non vaccinées dans le monde.
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