Plusieurs mois après la fin de leur infection par le virus Ebola, quatre patients ont produit des anticorps neutralisants efficaces. Selon les chercheurs du centre de recherche Emory sur les vaccins (Atlanta), de Stanford, et de l'université du Wisconsin qui ont décrit le phénomène dans la revue « Cell », cela tendrait à prouver que le système immunitaire de ces quatre survivants de l'épidémie de 2014 a continué à sélectionner des lymphocytes B, longtemps après la sortie des patients d'un centre de traitement.
Selon les auteurs, la poursuite de cette sélection est rendue possible par la persistance du virus dans des sites comme les yeux, le cerveau et les testicules. La poursuite de la sélection des lymphocytes B indiquerait en outre la présence de protéines virales au niveau des nodules lymphatiques.
Un phénomène différent de la vaccination
« Ce que nous observons chez ces patients est différent de ce qu'on observe habituellement après une vaccination, selon le Dr Carl Davis, du centre de recherche Emory « c'est la première fois que nous pouvons évaluer le temps mis par les lymphocytes B de patients pour produire de tels anticorps neutralisants. »
Au cours de la phase aiguë de l'infection, les patients produisent des anticorps capables de se fixer sur la glycoprotéine de surface du virus Ebola, mais ces 4 malades sont les seuls à développer des anticorps véritablement neutralisants. Ces derniers ont pour point commun d'avoir connu une infection particulièrement sévère, nécessitant une mise sous assistance respiratoire et même une greffe rénale pour l'un d'entre eux.
Une application encore lointaine
Injectés chez des souris, ces anticorps se sont révélés capables, dans certains cas, de protéger les animaux contre l'infection par l'Ebolavirus. Pour autant, et si on parvenait à les reproduire, de tels anticorps neutralisants ne trouveront peut-être pas une utilisation en clinique. La glycoprotéine ciblée par les anticorps neutralisants est « très changeante », explique le Dr Sylvain Baize, qui dirige le Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales.
Comme le souligne le Dr Baize : « La réponse à l'infection est surtout portée par les lymphocytes T et pas par les anticorps, explique-t-il. C'est la raison pour laquelle les vaccins qui fonctionnent sont à base de virus vivants et non de virus inactivés. »
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