LES MYOCARDITES virales et post-virales représentent des causes importantes de cardiomyopathie chronique dilatée. Dans quelle mesure le parvovirus B-19 associé intervient-il dans la pathogénie des myocardites ? La question a été posée par Claus-Thomas Bock et coll. qui présentent les résultats d’une petite étude qu’ils ont réalisée sur ce thème. Le parvovirus est le plus habituellement responsable d’atteintes bénignes : érythème (cinquième maladie chez l’enfant), arthralgies, parfois anémies ; il est maintenant incriminé dans des myocardites.
« Nous avons mesuré les charges virales dans des biopsies endomyocardiques prélevés chez 498 patients, 341 hommes et 157 femmes d’un âge moyen de 46 ans, souffrant de myocardite ou de cardiomyopathie dilatée. Ils étaient positifs pour le parvovirus-B19 à l’analyse immunohistochimique. » Des tissus cardiaques non inflammatoires provenant d’autopsies de personnes décédées d’autres causes ont servi de témoins (n = 91).
Dans 64,7 % des spécimens tissulaires de myocardite,.
Les auteurs trouvent que les génomes de parvovirus B19 sont significativement plus fréquents dans les spécimens tissulaires des patients souffrant de myocardite, 64,7 % (322/498 patients), et de cardiomyopathie dilatée, 35,3 % (176/498) que dans les cœurs non inflammatoires, 7,7 % (7/91 patients).
La myocardite aiguë associée au parvovirus se caractérise par une charge virale moyenne de 316 000 équivalents génomes (ge) par microgramme d’acide nucléique isolé. La charge virale moyenne de 709 ge par microgramme qui est trouvée dans les biopsies endomyocardiques de patients souffrant de myocardite chronique signe une infection de type persistante (p < 0,001). Par comparaison, la charge virale dans les biopsies de patients ayant une cardiomyopathie dilatée chronique est en moyenne de 392 ge par microgramme et dans les cœurs témoins elle est de 84 ge.
Les ARN signant une activité de réplication virale ne sont présents que dans les cœurs inflammatoires et non dans les atteintes chronicisées non inflammatoires ni chez les témoins.
« En se fondant sur ces données, nous suggérons de retenir un seuil de 500 ge par microgramme dans les biopsies endomyocardiques comme seuil du maintien d’une inflammation myocardique. »
Ce sont les cellules endothéliales du myocarde et non les myocytes que le parvovirus B19 cible.
« Les données quantitatives sur le parvovirus que nous rapportons ici ajoutent des éléments en faveur de l’existence d’une myocardite associée au parvovirus B19, mais elles ne permettent pas d’établir un lien de causalité concernant la cardiomyopathie dilatée chronique. » La prévalence élevée des génomes de parvovirus B19 chez 35 % des patients ayant une cardiomyopathie dilatée chronique suggère fortement que la maladie cardiaque chronique se développe à partir d’une myocardite antérieure au parvovirus B19. Le mécanisme de la réactivation du parvovirus latent avec l’émergence d’une inflammation demeure mystérieux.
New England Journal of Medicine, 360 ; 13 1er avril 2010, p. 1248-9.
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