Le cocktail d’anticorps expérimental, à base de casirivimab et d’imdevimab, développé par Regeneron (États-Unis), en collaboration avec Roche (Suisse), affiche des résultats encourageants. Dans un communiqué, le laboratoire suisse révèle les premiers résultats d’un essai de phase III chez des patients non hospitalisés, atteints de Covid et à haut risque*.
L'association des deux anticorps monoclonaux humanisés neutralisants ciblant la protéine Spike du SARS-CoV-2 a « significativement réduit le risque d’hospitalisation ou de décès de 70 % (à 1 200 mg en IV) et de 71 % (à 2 400 mg en IV) par rapport au placebo », indique Roche. La durée des symptômes a également été réduite en médiane de 14 à 10 jours, dans des proportions similaires selon les doses.
Une efficacité face aux principaux variants émergents
Dans un essai complémentaire de phase 2 chez des patients non hospitalisés symptomatiques ou asymptomatiques à faible risque, des réductions de charge virale « significatives et comparables » ont été observées avec des doses allant de 300 à 2 400 mg. Ces résultats confirment les premières données, publiées en décembre dans « The New England Journal of Medicine ».
Cette combinaison d’anticorps « peut offrir de l’espoir en tant que nouveau traitement potentiel aux patients à haut risque − en particulier à la lumière des preuves récentes montrant que le casirivimab et l’imdevimab conservent une activité contre les principaux variants émergents », souligne le Dr Levi Garraway, directeur médical de Roche.
Les résultats détaillés de ces deux essais « seront partagés avec les autorités réglementaires et soumis à un examen par les pairs dès que possible », indique Roche. Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) a déjà octroyé une autorisation d’utilisation temporaire d’urgence à ce cocktail pour les sujets de 12 ans ou plus ou bien de plus de 40 kg, ayant un test RT-PCR positif et à risque élevé de forme sévère de la maladie (≥ 65 ans et/ou malades chroniques).
Des autorisations temporaires déjà accordées en Europe et en France
En Europe, le comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a aussi émis un avis scientifique soutenant l’utilisation du casirivimab et de l’imdevimab comme option de traitement pour les patients atteints de Covid.
En France, l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’accorder une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte pour deux bithérapies d’anticorps, dont l’association casirivimab/imdevimab chez les adultes à risque élevé de forme grave, dès l’apparition des symptômes.
Et d’autres essais sont en cours avec ce même cocktail d’anticorps : un essai (phase II/III) chez des patients hospitalisés, un autre (phase III – Recovery) aussi chez des patients hospitalisés au Royaume-Uni et un dernier (phase III) en prévention chez les contacts familiaux des personnes infectées. « En mars 2021, environ plus de 25 000 personnes avaient participé aux essais cliniques sur le casirivimab et l’imdevimab », indique Roche.
* Tous les patients de l’étude présentaient au moins un facteur de risque, dont l’obésité (58 %), l’âge supérieur à 50 ans (51 %) et les maladies cardiovasculaires. Environ 35 % des patients étaient latinos/hispaniques, 5 % étaient noirs/afro-américains et l’âge médian était de 50 ans (18 à 96 ans).
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