L'ONU éprouve les pires difficultés à réunir les fonds promis aux victimes de l'épidémie de choléra en Haïti, selon une lettre de son secrétaire général Antonio Guterres, dévoilée par l'AFP. Début janvier le Dr David Nabarro à la tête de ce fonds avait déjà alerté : « L'argent est toujours un sérieux problème (...) Je n'ai jamais eu autant de mal à réunir des fonds pour une cause », avait déploré ce médecin britannique, ancien coordonnateur la lutte contre la récente épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l'Ouest.
Sa mission lui a été confiée par l'ancien secrétaire général Ban Ki-moon en lançant le nouveau plan de lutte contre le choléra en Haïti, avant la fin de son mandat en décembre dernier, après avoir présenté les excuses de l'ONU aux Haïtiens, reconnaissant que le choléra avait été introduit par des Casques bleus népalais envoyés à Haïti après le séisme de 2010.
« Pour enrayer le choléra en Haïti et nous acquitter de notre responsabilité morale vis-à-vis de ceux qui ont été directement touchés, il faut que la communauté internationale s'engage pleinement et surtout que nous disposions des ressources nécessaires », avait déclaré Ban Ki-moon.
Seulement 2 % des fonds
Le nouveau plan, évalué 400 millions de dollars en 2 ans, vise, d'une part, à lutter contre l'épidémie (mesures d'assainissement, renforcement du système de santé et accès aux soins et au traitement) et d'autre part, à apporter une aide prioritaire aux victimes du choléra.
Deux mois après son lancement seulement 2 % des fonds nécessaires ont été recueillis. Le nouveau secrétaire général a adressé un courrier aux États membres des Nations unies, afin qu'ils confirment avant le 6 mars leur intention ou non d'aider Haïti.
Jusqu'à présent, seuls la France, le Liechtenstein, l'Inde, et la Chili et la Corée du Sud ont versé ensemble environ 2 millions de dollars au fonds de l'ONU, le Canada et le Japon l'ayant séparément doté de 7 millions. « Les contributions volontaires que nous avons reçues ne sont pas encore suffisantes pour couvrir ce qui est prévu », écrit Antonio Guterres dans son courrier. « Si les financements ne se matérialisent pas, une autre solution de financement devra être explorée », a-t-il ajouté.
Selon le Dr Nabarro, l'élection du président haïtien Jovenel Moïse, qui parachève un long processus électoral et met fin à une période de grande incertitude, pourrait être une opportunité pour Haïti et pour un développement à plus long terme. La semaine dernière, le nouveau président a nommé comme premier ministre le Dr Jack Guy Lafontant, gastro-entérologue, membre de l'American College of gastroenterology et de l'Association médicale haïtienne (AMH).
Il a été notamment membre du comité présidentiel pour la gestion des activités post-séisme. Il est président du Rotary club de Pétion-Ville, association qui œuvre dans le domaine social et médical notamment dans l'aide aux victimes de désastre, dans le soutien de projets d'eau potable et dans la lutte pour l'éradication de la polio.
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