Ce lundi 20 juillet, entre en vigueur un décret publié samedi 18 juillet imposant le port du masque dans les lieux publics clos. Ce dernier était déjà obligatoire entre autres dans les salles de spectacle, les restaurants, les bars, les bibliothèques, les lieux de culte, les musées, les établissements de plein air, les gares et les aéroports. Le nouveau décret ajoute les magasins de vente, les centres commerciaux, les administrations et les banques en bas de la liste. Bien qu'aucune sanction ne soit expressément détaillée dans le texte, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a annoncé la mise en place d'une amende de 135 euros pour non-respect de l'obligation du port du masque.
Cette décision est une conséquence directe des signes d'une reprise à venir de l'épidémie. Dans son point épidémiologique du 17 juillet, l'agence Santé publique France constate une augmentation de l'incidence des cas de 19 % entre le 29 juin et le 12 juillet. Les actes de SOS Médecin en lien avec une suspicion de Covid-19 ont augmenté pendant les 3 dernières semaines. Les régions les plus touchées sont la Bretagne, les Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Occitanie et la Normandie.
Une forte augmentation du nombre de clusters
Entre le 29 juin et le 6 juillet, il y a eu 3 787 nouveaux cas de Covid-19, et 3 844 (données non consolidées) entre le 6 et le 12 juillet. Une augmentation similaire a été observée sur les mêmes périodes concernant le nombre de nouvelles hospitalisations de patients Covid-19 (606 contre 646) et de décès (124 contre 182 en incluant les décès en EHPAD).
Une autre donnée inquiétante est la forte augmentation du nombre de clusters : 51 nouveaux clusters entre le 6 et le 12 juillet contre 35 la semaine précédente, pour un bilan global de 386 clusters dont un quart est encore en cours d'investigation. On compte en moyenne 14,9 cas par clusters.
Au niveau national, le taux de reproduction effectif du Covid-19 est désormais supérieur à 1. Il reste cependant variable d'une région à l'autre et en fonction des sources de données mobilisées pour le calculer. Ainsi, en se basant sur les données virologiques du dispositif SIDEP (nombre quotidien de tests PCR réalisés), la région Bretagne a un R effectif de 2,62 (significativement supérieur à 1), alors qu'en se basant sur les données des passages aux urgences, il n'est que de 1,03 (non statistiquement supérieur).
En Île-de-France, des signaux faibles à confirmer
Invité à s'exprimer chez nos confrères de France Inter, Olivier Véran avait fait part de ses craintes face aux « signaux faibles de reprise » de l'épidémie de Covid-19 dans les hôpitaux parisiens. Contacté par « Le Quotidien du Médecin », le Pr Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière « confirme la tendance générale à l'augmentation du nombre de cas ».
Au niveau de l'hôpital Bichat dont il dirige le service de maladies infectieuses et tropicales, le Pr Yazdan Yazdanpanah est plus réservé. « Il y a quelques semaines, on assistait à une augmentation du nombre d'entrées pour Covid-19, y compris des cas en réanimation, mais il était difficile de dire s'il s’agissait de cas importés ou autochtones, explique-t-il. Il faudra attendre un peu avant de confirmer une reprise de l'épidémie. Ce qui est certain, c'est qu'il y a une circulation communautaire du virus. »
Il appelle à ne pas baisser la garde, ni en termes de respects des gestes barrières ni en termes de dépistage : « Les médecins doivent demander un test, dès qu'ils ont le moindre doute. »
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