LES ÉPIDÉMIES de méningite sont un fléau récurent dans les pays d’Afrique de l’Ouest, à telle enseigne que la région a été baptisée « la ceinture de la méningite ». Sans atteindre le bilan historique de 1996, avec 250 000 cas et 25 000 décès, l’épidémie présente cependant depuis le début de l’année une ampleur inhabituelle. Plus de 19 000 personnes infectées sont mortes au Nigeria, au Niger et au Tchad, selon les bilans des ministères de la Santé. Au Nigeria, plus de 50 000 cas ont été signalés et 1 500 décès constatés dans neuf États du Nord du pays. Le nombre des malades continue d’augmenter. Le Niger est moins touché, mais l’épidémie se propage dans les régions du sud, avec 6 465 cas et 288 décès.
En rendant public ces chiffres, MSF remarque que « ce n’est pas la grippe porcine, mais, en moyenne, la méningite tue la moitié des personnes infectées s’il n’y a pas de traitement. Même lorsque la maladie est diagnostiquée très tôt et traitée par les antibiotiques adéquats, 5 à 10 % des patients décèdent, généralement moins de 48 heures après l’apparition des symptômes. De plus un survivant sur cinq souffrira de séquelles neurologiques, telles que la surdité, l’hémiplégie, une paralysie faciale ou un retard mental. »
En Afrique, c’est le sérogroupe A qui est responsable des épidémies, alors que c’est le B qui est l’agent prédominant en Europe et le C aux États-Unis. L’infection est transmise uniquement d’homme à homme, à travers des gouttelettes de salive. Pour enrayer l’épidémie, MSF a lancé sa plus importante campagne de vaccination. Environ 5,5 millions de personnes ont déjà été immunisées (3 millions au Nigeria et 2,5 millions au Niger). La campagne se poursuit auprès de 1,8 million de personnes, au Nigeria, au Niger et au Tchad, avec de très importants moyens : dans la seule région de Zinder, au Niger, 8 000 accumulateurs de froid doivent être congelés chaque nuit afin d’être utilisés par les 65 équipes de vaccination, chaque équipe, composée de 5 personnes, pouvant vacciner jusqu’à 1 500 personnes par jour. Plusieurs vaccins polysaccharidiques sont employés qui peuvent combiner plusieurs sérogroupes (notamment A/C et A/C/W135). Ils sont efficaces pendant trois ans, mais ne peuvent être inoculés chez l’enfant de moins de deux ans. Un nouveau vaccin conjugué pour la souche A (MenAfriVac), fournissant une protection plus durable sans limite d’âge, est attendu pour la fin de l’année, à un coût abordable (0,40 dollar la dose). L’OMS a fixé comme objectif la vaccination de 250 millions de personnes âgées de 1 à 29 ans, ainsi que 23 millions de nourrissons, d’ici 2015, dans les pays de la ceinture de la méningite.
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