Une Américaine sur 16 n'était pas consentante lors de son premier rapport sexuel. Ce terrible constat est tiré d'une étude longitudinale, publiée dans le « JAMA Internal Medicine », et menée sur 13 310 Américaines âgées de 18 à 44 ans. Ces femmes, sélectionnées pour constituer un groupe représentatif de la population générale américaine, ont été interrogées entre septembre 2011 et septembre 2017 dans le cadre de l'enquête nationale sur la croissance de la famille (National survey of family growth).
Cette enquête est réalisée tous les ans par les épidémiologistes des centres américains de contrôle des maladies (CDC) et comporte plusieurs volets sur la santé sexuelle et reproductive. Depuis 2011, le volet consacré aux antécédents sexuels comprend des questions sur le caractère consenti ou non des relations sexuelles.
Le questionnaire pose non seulement la question du viol —« considérez-vous que votre première relation sexuelle vaginale était volontaire ou non ? » — mais il interroge aussi à propos d'autres formes de coercition : « vous a-t-on donné de l'alcool ou des stupéfiants ? », « Avez-vous obéi à votre partenaire parce qu’il était plus grand, plus âgé et que vous étiez plus jeune ? », « Avez-vous subi des pressions verbales ? », etc.
6.5 % des répondantes disent avoir subi un premier rapport sexuel non consenti. Parmi elles, 25 % rapportent des violences physiques, 26 % des menaces physiques et 56 % des pressions verbales.
Une particularité des premiers rapports sexuels non consentis est qu'ils interviennent plus tôt dans la vie que le premier rapport consenti : 15,6 ans en moyenne, contre 17,4. Les partenaires sexuels de ces femmes, au contraire, étaient en moyenne 6 ans plus âgés quand le premier rapport sexuel n'est pas consenti : 27 ans contre 21.
Un rapport précoce avec un homme bien plus âgé
Ainsi, le premier rapport sexuel n'était pas consenti chez 6.5 % des femmes interrogées, soit 3 351 733 femmes. Une particularité du premier rapport sexuel non consenti est qu'il intervient tôt dans la vie, à 15,6 ans en moyenne, alors que le premier rapport consenti arrive à 17,4 ans. Les partenaires sexuels de ces femmes « non consentantes » étaient en moyenne 6 ans plus âgés que ceux des femmes ayant consenti à leur premier rapport : 27 ans contre 21.
« Le mouvement #MeToo a mis en lumière à quel point les violences sexuelles envers les femmes étaient beaucoup plus fréquentes qu'on ne le croyait, expliquent les auteurs. Toutefois, aucune étude récente n'a tenté de mesurer la part des femmes dont la première relation sexuelle a été forcée et les conséquences sanitaires. »
Et ces conséquences sont nombreuses ! Après ajustement pour les facteurs de risque (essentiellement l'origine socio-économique), ces rapports sexuels non consentis sont associés à des taux plus élevés de première grossesse non désirée (30,1 % contre 18,9 % en cas de rapport consenti), de recours à l'avortement (24,1 % contre 17,3 %) de maladie pelvienne inflammatoire (8,1 % contre 3,4 %) et de troubles de l'ovulation et de la menstruation (27 % contre 17,1 %).
Les femmes dont le premier rapport sexuel n'était pas consenti avaient 3,6 fois plus de risque de devenir des consommatrices de drogues illicites et 2 fois plus de risque de se déclarer en « mauvaise santé » lors des enquêtes.
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