L’endométriose, qui touche des femmes jeunes, et 10 % de la population féminine, souffre encore aujourd’hui d’un important retard au diagnostic (sept ans en moyenne). Or elle peut être dépistée tôt grâce à l’échographie, examen le plus spécifique pour les localisations pelviennes, vésicales, urinaires, gynécologiques et digestives. Le CNGOF vient de lancer une campagne d’enseignement approfondie de cette pathologie en 2020 et 2021 « L’objectif est de donner à tous les échographistes qui le désirent une formation qui leur permettra d’être plus performants dans la recherche de cette pathologie », souligne le Dr Jean-Marc Levaillant, qui préside la Commission nationale d’échographie du CNGOF.
Tumeurs de l’ovaire bénignes et malignes
Le dépistage précoce des tumeurs bénignes ou malignes de l’ovaire représente une autre avancée majeure de l’échographie gynécologique, permise par les progrès des sondes vaginales et par des travaux européens, dirigés pour la plupart par l’équipe universitaire de Louvain (Belgique) et relayés en France par des formations continues sur l’ensemble du territoire.
Grâce à la performance du matériel (2D, 3D, doppler), à la formation des échographistes et à l’aide au diagnostic par calculs automatisés accessibles à tous, la Commission estime que les conditions optimales sont maintenant réunies pour étendre ce dépistage, qui permet de mieux orienter les femmes vers un centre expert.
Le check-up fertilité
Parallèlement au dépistage de l’endométriose, le bilan de l’infertilité bénéficie également de ces avancées technologiques. Le check-up fertilité permet ainsi un état des lieux de la fertilité féminine en un seul temps échographique (40 mn par voie vaginale). Il associe l’étude de la réserve ovarienne, celle de la cavité utérine par hystérosonographie, et celle de la perméabilité tubaire sous échographie par infusion d’un produit de contraste indolore. Ceci permet d’éviter, dans bien des cas, hystéroscopies et hystérosalpingographies.
Les échographistes français ont maintenant la possibilité de suivre l’enseignement d’un diplôme universitaire unique en France à l’Université de Paris12, initié par trois membres de la Commission nationale du Collège français, il s’agit du DU de l’echographie de la fertilité de la femme, Upec-Paris 12.
Des malformations repérées beaucoup plus tôt
L’échographie du premier trimestre de la grossesse a pris une importance nouvelle grâce aux progrès de la technologie. Usage des harmoniques, fréquences de plus en plus élevées, amélioration des sondes électroniques et matricielles etc. : les grands constructeurs repoussent en permanence les limites de cet examen au service du diagnostic.
On peut aujourd’hui dépister précocement les spina bifida, les grandes pathologies de la face, ou encore faire un examen précis du cœur fœtal − permettant d’éliminer 95 % des malformations cardiaques −, de l’estomac, des reins, de la vessie et des quatre membres. « Ces progrès impliquent un travail permanent de mise à niveau des connaissances des échographistes de terrain, et le recours à du matériel le plus moderne possible, en s’affranchissant de la règle des sept ans d’utilisation », note le Dr Levaillant.
Exergue : Il y a une distorsion entre le plaisir et l’angoisse des futurs parents et la tension intérieure de l’échographiste qui doit afficher une sérénité extérieure
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