Jusqu'alors, face à une rupture prématurée des membranes (RPM) non compliquée, deux attitudes prévalaient : déclencher ou attendre, chacune remportant l'adhésion d’environ la moitié des gynécologues-obstétriciens.
« Désormais, le message est clair, il faut être expectatif jusqu'à 37 SA », souligne le Pr Thomas Schmitz, coordonnateur du Comité d'organisation des recommandations pour la pratique clinique du CNGOF sur la rupture prématurée des membranes (1).
L'analyse de la littérature a en effet montré que, avant 34 semaines d'aménorrhée (SA), une période de latence prolongée n'est pas associée à une augmentation du risque de complications néonatales. Et après ce terme – et ce quel que soit l'âge gestationnel de survenue de la RPM – l'attitude expectative est, certes, associée à une augmentation des infections intra-utérines, mais pas à celle des sepsis néonatals. À l’inverse, l'attitude interventionniste, c'est-à-dire le déclenchement du travail, est corrélée à une plus grande fréquence des césariennes, des détresses respiratoires néonatales et à une augmentation des durées d'hospitalisation en néonatalogie.
La balance bénéfices/risques n’est donc pas en faveur du déclenchement et il est recommandé, en l’absence d’anomalies cliniques ou biologiques, d'avoir une attitude expectative jusqu'à 37 SA, même en cas de prélèvement positif pour le streptocoque B, sous couvert d'une antibioprophylaxie à l'admission fondée principalement sur une monothérapie par amoxicilline ou céphalosporine de 3e génération pour une durée de 7 jours.
Entretien avec le Pr Thomas Schmitz, hôpital Robert Debré (Paris)
(1) CNGOF. Recommandations pour la pratique clinique. Rupture prématurée des membranes avant terme
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024