En France, on estime qu’entre 10 et 20 % des plus de 65 ans souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), contre 5 à 10 % des plus de 45 ans. Des chiffres en augmentation depuis plusieurs décennies du fait de l’allongement de la durée de vie et de l’augmentation du tabagisme chez les femmes.
Poser le diagnostic même lorsque l’EFR n’est pas réalisable
Chez les seniors, le diagnostic de la BPCO est d’autant plus difficile à établir que ces patients ont souvent de multiples pathologies associées. « Il n’est pas toujours évident de faire la différence entre un essoufflement lié à une pathologie cardiaque et un essoufflement lié à une pathologie pulmonaire », indique le Dr Yan Martinat, pneumologue à la clinique du Parc à Lyon. D’où la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire.
Par ailleurs, « faire une fonction respiratoire chez des personnes de plus de 80 ans n’est pas simple, notamment lorsqu’elles ont des difficultés de compréhension », ajoute le médecin. L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) n’est, heureusement, désormais plus absolument indispensable pour poser le diagnostic de BPCO chez un patient âgé qui tousse et qui présente des symptômes de dyspnée, excepté pour les fumeurs ou les personnes ayant eu une activité professionnelle à risque. L’évaluation des symptômes ressentis par le patient avec le questionnaire modifié du Medical research council (mMRC) et le score CAT (COPD Assesment test), le nombre d’exacerbations enregistrées l’année précédente, de bronchites récidivantes et les valeurs des gaz du sang (hypoxie), lorsqu’elles existent, permettent de poser le diagnostic. Lorsqu’elle est réalisable, l’EFR permet d’évaluer le degré de sévérité de l’atteinte fonctionnelle.
Vaccination, oxygène et thérapeutiques inhalées
Chez les sujets âgés, les traitements pharmacologiques de la BPCO incluent à la fois une vaccination systématique contre la grippe hivernale et contre le pneumocoque (PNEUMOVAX et PREVENAR, dans ce cas, une seule injection suffit), et la prise de bronchodilatateurs de type β-2 mimétique ou atropiniques de longue durée d’action, éventuellement associés à des corticoïdes inhalés, mais uniquement chez les patients exacerbateurs.
Lorsque la pO2 < 55 mm Hg, les malades doivent être mis sous oxygène, « voire en ventilation non invasive à domicile lorsqu’ils sont hypercapniques et que l'on ne parvient pas à les corriger avec de l'oxygène et le traitement médicamenteux », précise le pneumologue. « Avec un accompagnement systématique en kinésithérapie et, de temps en temps, l’utilisation d’aérosols de type pneumatique à domicile pour éviter que ces patients prennent mal voire ne prennent pas leur traitement », ajoute le médecin.
Surveiller la dénutrition
Quant à la réhabilitation respiratoire, elle doit être systématique chez ces patients, à condition d’être précédée d’un bilan prenant en compte les différentes comorbidités associées à la maladie. Outre l’arrêt du tabac chez les patients fumeurs, cette réhabilitation doit comprendre des séances de kinésithérapie respiratoire, de l’exercice physique, une éducation thérapeutique, une prise en charge psychosociale et, surtout, un accompagnement nutritionnel. La dénutrition est, en effet, un des principaux facteurs d’aggravation de la maladie : « on dit souvent qu’un patient BPCO qui maigrit est un patient qui va mal et qui risque de décéder », fait remarquer le Dr Martinat. « Il est donc essentiel de peser régulièrement ces malades et de considérer tout amaigrissement comme un signe d’alerte qui doit amener le praticien à proposer à son patient une prise en charge nutritionnelle », précise le professionnel.
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