Les flavanols extraits du cacao peuvent inverser le déclin normal de la mémoire chez les personnes âgées de 50 à 70 ans, selon une étude de l’Université Columbia à New York. L’étude prouve qu’une dysfonction d’une région de l’hippocampe, le gyrus denté, cause la perte de mémoire liée à l’âge, et suggère qu’une boisson chocolatée serait en mesure d’y remédier.
900 mg de flavanols versus 10 mg
Avec l’âge, la mémoire faiblit peu à peu. On oublie le visage ou le nom d’une personne rencontrée la veille ou quelques jours plus tôt, on ne sait plus où l’on a garé sa voiture, où l’on a rangé ses clés… Rien à voir avec la maladie d’Alzheimer, il s’agit juste d’un déclin normal de la mémoire lié à l’âge, qui débute en fait des l’âge de 20 ans mais ne devient gênant que passé la cinquantaine ou soixantaine.
De précédentes études ont montré que des changements dans le gyrus denté, une région de l’hippocampe, étaient associés au déclin de la mémoire lié à l’âge, laissant penser qu’il pourrait être à l’origine du déclin.
Pour en avoir la preuve directe, l’équipe du Dr Scott Small (Université Columbia, à New York) a examiné si une intervention diététique – reposant sur un apport élevé en flavanols du cacao – pouvait améliorer la fonction du gyrus denté (GD) et, par conséquent, la mémoire chez des personnes normales âgées de 50 à 70 ans.
Ils ont conduit une étude randomisée en double insu chez 37 participants. Ceux-ci ont bu chaque jour pendant 3 mois une boisson contenant un taux élevé de flavanols du cacao (900 mg), ou un taux faible (10 mg). La boisson expérimentale riche en flavanols est produite par la compagnie Mars, qui a également financé partiellement cette étude. La plupart des méthodes de traitement du cacao éliminent de nombreux flavanols trouvés dans la plante.
Un effet visible à l’IRM fonctionnelle
Chaque participant subissait, avant et après l’intervention diététique, une IRM fonctionnelle (perfectionnée dans le laboratoire du Dr Small) pouvant localiser précisément la dysfonction du GD liée à l’âge, ainsi qu’un test de mémoire lié au GD au cours duquel le participant devait reconnaître des figures abstraites complexes.
Les résultats montrent qu’un apport élevé en flavanols améliore la fonction du GD, comme en atteste l’augmentation du flux sanguin dans le GD à l’IRMf, et la meilleure performance lors du test cognitif.
« Si un participant avait la mémoire d’une personne typique de 60 ans, après 3 mois de flavanols, cette personne avait en moyenne la mémoire d’une personne typique de 30 à 40 ans », précise le Dr Small qui prévient toutefois qu’une étude plus large devra confirmer ces résultats, ce que l’équipe projette de faire.
Le Birgham and Women’s Hospital à Boston, en partenariat avec le NIH et Mars, a lancé en mars dernier une étude randomisée chez 18 000 hommes et femmes afin d’examiner si les flavanols peuvent contribuer à prévenir les infarctus et les AVC. Les flavanols seront cette fois-ci sous forme de comprimé.
Les chercheurs mettent en avant la différence entre le produit utilisé dans l’étude et le chocolat, et mettent en garde contre une surconsommation de chocolat pour tenter d’obtenir l’effet.
Nature Neuroscience 26 octobre 2014, Brickman et coll.
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