Du sport et des amis... les clefs de la longévité

Publié le 31/08/2012
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Crédit photo : PHANIE

Ne pas fumer, boire avec modération, faire de l’exercice physique, entretenir une vie sociale riche ; les bénéfices d’une hygiène de vie saine sur la santé et la longévité ont été largement démontrés. Seule persistait une inconnue chez les sujets plus âgés. Est-il toujours légitime d’insister sur ces sacro-saintes recommandations chez des sujets vaillants qui, après tout, ont traversé des décennies sans grand ambage ?

La réponse est oui, elle nous vient de Suède, d’après une étude chez 1 810 adultes âgés de plus de 75 ans suivis pendant 18 ans. Les bénéfices sur la longévité sont conséquents. La cohorte du Kungsholmen project nous révèle ainsi qu’avec un profil dit à « risque faible » (mode de vie sain, pratique d’au moins une activité, réseau social riche), les femmes peuvent espérer vivre 5 ans de plus, et les hommes 6 ans par rapport à ceux ayant un profil dit à « risque élevé ».

1 800 sujets âgés de plus de 75 ans suivis pendant 18 ans

Les données sur le tabagisme, la consommation d’alcool et les activités pratiquées (intellectuelles, physiques, sociales, manuelles) ont été recueillies à l’inclusion ou dans les 3 premières années de suivi. La qualité du réseau social était évaluée sur la vie en couple, la proximité familiale et la richesse du cercle amical. La grande majorité des ex-fumeurs (83 %) avaient arrêté la cigarette entre 15 et 35 ans auparavant, ce qui explique sans doute que les ex-fumeurs avaient globalement la même espérance de survie que les non-fumeurs. Seul un petit pourcentage de la cohorte déclarait une consommation d’alcool élevée, celle-ci restant modérée chez la majorité.

Au cours des 18 années d’étude, 1 661 (91,8 %) sujets sont décédés. Au total, la moitié des participants a franchi la barre des 90 ans. Sans surprise, les survivants étaient plus facilement des femmes, à haut niveau d’éducation, ayant de bonnes règles d’hygiène de vie, un réseau social riche et pratiquant plusieurs activités.

Des bénéfices même en cas de maladie chronique

Les consommateurs réguliers d’alcool vivaient en moyenne 1,3 an de plus que les abstinents. Quant au tabac, l’association semble moins forte que dans le milieu de la vie puisque la moitié des fumeurs perdait une année de vie par rapport aux ex-fumeurs et aux non-fumeurs. La moitié des plus entourés sur le plan affectif et social vivait 1,6 ans de plus que les plus isolés.

Mais les bénéfices les plus grands semblent provenir de la pratique d’une activité, et en particulier d’une activité physique, puisque les seniors sportifs gagnaient en moyenne deux années de vie par rapport aux sédentaires. Pas de limite qui tienne au « bien-vivre » car les bienfaits, certes de façon atténuée, persistent après 85 ans et chez ceux ayant une maladie chronique.

BMJ 2012;345:e5568.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr