MALADIE auto-immune chronique de la peau, le psoriasis, qui touche 2 % de la population, résulte de la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, provoquant une sensibilisation du système immunitaire. Il peut être déclenché par différents facteurs (stress, infections, certains médicaments...).
L’interleukine 1-bêta (IL1bêta), cytokine pro-inflammatoire, joue un rôle central dans l’inflammation du psoriasis. Sa production, à partir d’une protéine précurseur, est activée par les inflammasomes, complexes protéiques intracytoplasmiques formés sous l’influence de « faux signaux de danger » envoyés par le système immunitaire. La réponse inflammatoire provoque alors des lésions cutanées : les plaques caractéristiques du psoriasis.
Partant de ce constat, Jürgen Schauver et son équipe (université de Munich, Allemagne) ont essayé de découvrir quels types d’inflammasomes étaient particulièrement impliqués dans les plaques de psoriasis, comment ils étaient activés et, surtout, comment ils pouvaient être inactivés.
En comparant les biopsies cutanées de patients atteints de psoriasis à celles de volontaires sains, les chercheurs ont découvert la présence abondante d’ADN cytoplasmique dans les kératinocytes des lésions psoriasiques mais pas dans la peau saine. En étudiant les expressions génétiques de chacun des échantillons de peau, ils ont pu montrer qu’un gène codant pour le récepteur AIM2 est particulièrement actif dans les kératinocytes des lésions psoriasiques (avec une expression multipliée par 50).
Ce récepteur AIM2 interagit avec d’autres protéines pour former l’inflammasome.
L’AIM2 détecte l’ADN cytoplasmique ; la fixation à l’ADN cytoplasmique est interprétée comme un « signal de danger », l’inflammasome AIM2 active alors la synthèse de l’IL1bêta pro-inflammatoire.
La cathélicidine bloque l’activation de l’inflammasome AIM2.
Les chercheurs ont constaté que la cathélicidine LL-37, un peptide antimicrobien, était capable de neutraliser l’ADN cytoplasmique, bloquant ainsi l’activation de l’inflammasome AIM2 à l’origine de l’inflammation.
Or la production de cathélicidine dans la peau est accrue par la vitamine D, ce qui pourrait expliquer certains effets bénéfiques de cette vitamine (en traitement topique) ainsi que ceux de la PUVAthérapie UVB dans le psoriasis ; l’exposition aux UVB augmente la synthèse de vitamine D et de cathélicidine.
Pour les auteurs, ces résultats identifient de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles dans le traitement du psoriasis. Agir sur l’inflammasome AIM2 par le biais d’inhibiteurs endogènes comme la cathélicidine LL-37 pourrait être suffisant pour améliorer l’inflammation cutanée dans le psoriasis.
Science Translational Medicine, mai 2011.
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