ABSENTE chez la plupart des individus, une microdélétion située sur le chromosome 16 s’est avérée fréquente chez les obèses, comme le montre un travail international (1) auquel ont participé l’équipe du Pr Philippe Froguel (CNRS, institut Pasteur de Lille), des chercheurs de l’Imperial College de Londres, une équipe du CHU Vaudois de Lausanne et d’autres équipes européennes. Cette microdélétion a d’abord été décelée chez 31 adultes et adolescents présentant un retard dans les acquis scolaires. Or, tous les sujets porteurs de cette anomalie étaient obèses, ce qui a conduit à conclure que cette microdélétion était impliquée dans la régulation du poids. Pour savoir si elle intervenait dans l’obésité commune, les chercheurs ont étudié l’ADN de 16 000 sujets européens de poids divers. Les résultats ont montré 19 sujets porteurs de la microdélétion sur le chromosome 16 et tous ont développé un surpoids dans l’enfance ou l’adolescence, puis sont devenus obèses à l’âge adulte.
Les chercheurs ont ainsi montré que cette anomalie qui concerne moins d’une personne sur mille en général explique près de 1 % des cas d’obésité commune (et 3 % des cas pour des personnes en surpoids qui présentent des troubles du développement mental).
Les gènes concernés, qu’il reste à déterminer, pourraient jouer un rôle dans le développement du cerveau. Cette région chromosomique est en effet connue pour être liée au développement de la schizophrénie et de l’autisme, deux maladies souvent compliquées d’obésité. Cette découverte suggère que l’obésité pourrait être une maladie neurocomportementale.
Ces travaux ouvrent la voie à de nouveaux traitements préventifs ciblés.
(1) Walters RG et col. Nature du 4 février 2010.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024