« UN ASPECT PROMETTEUR de cette procédure est d’offrir à ces patients la possibilité de reprendre en partie le contrôle de leur vie. La différence dans la tolérance à l’effort est très importante cliniquement, en particulier dans une population de patients qui est sévèrement limitée par les symptômes. Elle correspond à la différence entre simplement pouvoir regarder la télévision et être capable de marcher à une allure normale, ou entre pouvoir marcher lentement et être capable de faire du vélo », précise le Dr Douglas Losordo, professeur de médecine et directeur de l’Institut de Recherche Cardio-vasculaire Feinberg a l’université Northwestern de Chicago, qui a dirigé cette étude.
Tandis que les progrès thérapeutiques ont diminué la mortalité de la maladie coronarienne et de l’infarctus du myocarde aigu, le nombre de patients coronariens ayant une angine de poitrine réfractaire augmente. On estime ainsi qu’ils sont 850 000 aux États-Unis. Ces patients ont épuisé l’arsenal thérapeutique médical, alors qu’ils souffrent toujours d’un angor limitant considérablement leurs activités quotidiennes, et la revascularisation coronarienne n’est plus possible pour eux.
Des données récentes indiquent que la microcirculation coronarienne pourrait contribuer aux symptômes et à la dysfonction des patients coronariens et des études précliniques et cliniques précoces ont montré que l’injection intramyocardique de cellules souches CD34+ autologues peut stimuler la néovascularisation dans le tissu ischémique, améliorant ainsi la fonction myocardique dans des modèles d’ischémie myocardique.
Losartan et coll. rapportent maintenant les résultats positifs d’une étude de phase II.
Injection en dix endroits du myocarde.
Dans cette étude multicentrique, 167 patients avec un angor réfractaire ont été randomisés, en double insu, de façon à recevoir une injection intramyocardique d’une faible dose ou d’une dose élevée de cellules CD34+ autologues (100 000 ou 500 000 cellules CD34+/kg de poids) ou d’un placebo.
Les cellules CD34+ avaient été mobilisées dans le sang périphérique des patients grâce à un court traitement sous-cutané par G-CSF (Granulocyte Colony Stimulating Factor), puis prélevées par leucophérèse et enrichies, avant d’être injectées en 10 endroits du muscle cardiaque chez les mêmes patients.
Les résultats montrent une amélioration significative des crises angineuses et de la tolérance à l’effort dans le groupe faible dose, mais pas dans le groupe dose élevée.
Ainsi à six mois, les patients ayant reçu la faible dose ont seulement 7 crises d’angor par semaine, contre 11 par semaine avec le placebo (principal critère de l’étude). Le bénéfice persiste à douze mois, avec seulement 6 crises par semaine, contre 11 dans le groupe placebo.
De même, l’amélioration de la tolérance à l’effort est significativement plus grande dans le groupe faible dose (139 secondes, à six mois et a douze mois), par rapport au groupe placebo (69 secondes à six mois, et 58 secondes à douze mois).
De plus, tandis que la mortalité à douze mois est de 5,4 % dans le groupe placebo, il n’y a aucun décès dans le groupe thérapie cellulaire.
Durant la mobilisation cellulaire et la leucophérèse, 4,6 % des patients présentaient des élévations des enzymes cardiaques compatibles avec un IM sans élévation du segment ST.
« La plupart des élévations des troponines étaient sans conséquences. Néanmoins, nous continuerons de surveiller les taux de troponine, en particulier dans l’essai de phase III où nous surveillerons étroitement les enzymes cardiaques », précise le Dr Losordo.
Circulation Research: Journal of the American Heart Association, Losordo et coll., 7 juillet 2011.
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