Dans un sous-groupe de patients

Un espoir dans le syndrome de l’X fragile

Publié le 11/01/2011
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CES RÉSULTATS doivent être confirmés et des études complémentaires sont en cours. Cela donnerait un espoir dans le syndrome de l’X fragile, qui constitue la cause la plus fréquente de retard intellectuel hérité et contre laquelle il n’y a pas de traitement à ce jour.

La présentation clinique mêle un retard intellectuel à des troubles du comportement avec anxiété, agressivité, hyperactivité, impulsivité, retrait social, troubles de l’attention, voire troubles autistiques.

Le syndrome de l’X fragile est causé par une mutation affectant un seul gène qui a été nommé « fragile X mental retardation-1 » ou FMR1. La mutation dans cette maladie produit une expansion du gène par des répétitions d’un triplet CGG nucléotidique.

Le degré d’expansion du gène varie d’un individu à l’autre. Certains individus ont une faible expansion et la symptomatologie est alors inapparente ; tous les degrés sont possibles jusqu’à la mutation complète (expansion supérieure à 200, qui éteint le gène) qui supprime la traduction protéique. Les symptômes d’X fragile sont alors sévères. Dans ce cas extrême, il y a des anomalies du développement des connexions neuronales importantes pour l’apprentissage et la mémoire.

La fonction de la protéine FMR normale est de tenir en respect une autre protéine, qui est un récepteur du glutamate (mGluR5).

C’est la suractivation de mGluR5 qui est en fait à l’origine des symptômes, une fonction régulée de ce récepteur au glutamate étant indispensable au bon déroulement de nombreuses activités et connexions cérébrales.

Un médicament qui réduit l’activité de mGluR5 dans le cerveau.

Sous la signature de Sébastien Jacquemont (Bâle, Suisse), un consortium de chercheurs (dont une équipe française du Centre National de Référence de l’X fragile aux Hospices Civils de Lyon), rapporte un essai de traitement avec un nouveau médicament qui réduit l’activité de mGluR5 dans le cerveau.

Il y a eu une amélioration du comportement, mais pas chez tous les patients. L’analyse plus poussée révèle que ceux qui ont bénéficié du traitement sont ceux qui ont l’extinction la plus poussée du gène FMR1. Un groupe de patients qui sont aisément identifiables, pouvant potentiellement bénéficier d’un traitement.

L’X fragile (un enfant sur 5 000 dans le monde) atteint les garçons mais certaines femmes transmettrices expriment partiellement l’affection.

Science Translational Medicine, 5 janvier 2010.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8882