L’étude ELFE

L’heure de la biologie

Publié le 22/06/2011
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Crédit photo : AFP

PLUSIEURS études ont montré que divers facteurs environnementaux influencent le développement de l’être humain et la survenue de certaines pathologies, en particulier lors des périodes prénatales et postnatales précoces. Cependant, seule une étude longitudinale, allant de la grossesse à l’âge adulte permet de prendre en compte tous les facteurs de l’environnement social, familial et physique. Des cohortes ont ainsi été constituées dans plusieurs pays, le Royaume-Uni ayant été précurseur, dès 1946.

Mieux vaut tard que jamais, la France s’est lancée en avril 2011 dans ce type d’étude. ELFE (Étude longitudinale française depuis l’enfance) a pour objet de suivre pendant 20 ans 20 000 enfants nés aux quatre saisons de l’année, avec des objectifs multiples : identifier les polluants qui font courir un risque à moyen et long terme, analyser les pratiques d’alimentation précoce, étudier les inégalités sociales, les effets des changements de comportements conjugaux, l’impact de l’exposition aux médias et aux nouvelles technologies… en essayant de comprendre les interactions avec tous ces facteurs.

Le succès de la première vague.

La première vague d’Elfe a déjà été un succès puisqu’elle a permis d’inclure 2 800 bébés dont les parents ont accepté de participer à des enquêtes, téléphoniques et électroniques. Les parents répondent actuellement à une enquête téléphonique portant sur leur santé et celle de l’enfant, sa croissance et son environnement familial. Ils recevront également une enquête sur la diversification alimentaire entre 3 et 10 mois.

La deuxième vague, qui débute donc le 27 juin, est marquée par le début du recueil d’échantillons biologiques (312 maternités ont été choisies pour participer à cette vague et aux suivantes ; l’Établissement français du sang se chargera de collecter, traiter et stocker les échantillons).

Avant l’accouchement, les urines (7 000 personnes) et le sang veineux (7 000 personnes) seront analysés pour rechercher les polluants environnementaux pour analyser les polymorphismes génétiques, les marqueurs de l’inflammation et du stress oxydant, les hormones… À l’accouchement, 7 000 sangs de cordons et 2 000 tissus du cordon seront analysés, portant sur les mêmes paramètres avec, en plus, l’étude des marqueurs nutritionnels et immunologiques. Après l’accouchement, les recherches porteront sur le lait (nutriments, immunologie, polluants) et les cheveux (mercure) de 4 000 à 7 000 mères et sur les selles (flore intestinale, immunologie) et le méconium (toxiques, immunologie) de 5 000 bébés.

Un scénario qui se répétera lors des troisièmes (septembre/octobre) et des quatrièmes (novembre/décembre) vagues.

Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8987