L’ÉPIGÉNOME est l’étiquetage biochimique de l’ADN ou des protéines entourant l’ADN (sans modification de la séquence d’ADN), qui gouverne l’expression des gènes, déterminant si certains gènes sont activés ou réprimés ; il peut ainsi influencer le phénotype et la prédisposition aux maladies. L’épigénome peut être modifié par l’environnement et se transmet d’une génération à l’autre.
Un exemple d’étiquetage biochimique de l’ADN est la méthylation de l’ADN (ajouts de groupements méthyls sur la base C de l’ADN).
Afin de mieux comprendre ces marques épigénétiques, Feinberg et coll. ont analysé le profil de méthylation de l’ADN génomique de 74 individus septuagénaires, à partir de deux échantillons (lymphocytes sanguins) prélevés à 11 années d’intervalle. Cela permettait une comparaison des profils de méthylation entre individus, ainsi que chez le même individu au cours du temps.
Ils ont ainsi identifié 227 régions méthylées de façon très variable entre individus (RMVs) ; ces régions sont riches en gènes du développement.
Des régions stables au fil du temps.
La moitié de ces régions RMVs restent stables chez chaque individu au fil du temps, constituant ainsi une signature épigénomique personnalisée, ou une empreinte épigénétique propre à chacun qui pourrait être génétiquement prédéterminée.
L’autre moitié des régions RMVs sont hautement variables avec le temps, ce qui suggère que ce profil est affecté par des influences de l’environnement.
Enfin, explorant la relation entre la méthylation et l’indice de masse corporelle (IMC), les chercheurs ont identifié 13 RMV stables qui sont associées à l’IMC du sujet, et 4 d’entre eux sont corrélés à l’IMC aux deux visites à onze années d’intervalle.
« Certains des gènes identifiés résident dans des régions du génome dont on soupçonnait le lien avec l’IMC et l’obésité, mais sans confirmation. D’autres gènes sont une surprise », note dans un communiqué le Dr Andrew Feinberg, directeur du Centre d’épigénétique à l’Institut Johns Hopkins et co-signataire de l’étude publiée dans « Science Translational Medicine ».
« L’épigénétique nous a donné 13 nouvelles pistes intéressantes pour la variabilité de la masse corporelle et l’obésité. Le succès de l’étude suggère une nouvelle stratégie épigénétique pour identifier les individus à risque pour de nombreuses maladies courantes, et développer potentiellement de nouvelles méthodes de prévention et de traitement », déclare pour sa part le Pr Daniele Fallin (Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health), cosignataire de l’étude.
« Nous voulons utiliser la même méthode pour rechercher des gènes associés à l’autisme, la maladie bipolaire et des variations dans le vieillissement », ajoute le Pr Rafael Irizarry.
Science Translational Medicine, Feinberg et coll., 15 septembre 2010.
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