DES ÉTUDES RÉCENTES ont identifié quelques variations génétiques porteuses d’une faible augmentation du risque de cancer du sein. Ruth Travis et coll. (Oxford) ont cherché quels sont les effets de ces gènes en relation avec des facteurs de risque environnementaux connus.
L’étude « Million Women Study », a été réalisée au Royaume-Uni sur le cancer du sein entre 1996 et 2001, chez 1,3 million de femmes aux âges moyens de la vie.
Les données de cette étude ont été utilisées pour tester les interactions gènes environnement, chez 7 610 femmes qui ont développé un cancer du sein et chez 10 196 femmes témoins. Un génotypage a été réalisé au Centre national du génotypage à Paris, à la recherche de 12 polymorphismes (SNPs ou single nucleotide polymorphisms). Des informations avaient été collectées de manière prospective sur des facteurs de risque environnementaux connus pour influer sur le risque du cancer du sein dans la population tout venant : âge aux premières menstruations, âge à la première naissance, parité, allaitement au sein, statut vis-à-vis de la ménopause, âge à la ménopause, traitement par hormonothérapie substitutive (THS), indice de masse corporelle, taille et consommation d’alcool.
Après une recherche exhaustive et des corrections pour les facteurs confondants, il apparaît qu’aucune des 120 combinaisons (12 SNPs X 10 facteurs de risque) n’a donné un indice d’une quelconque interaction gène-environnement.
« En particulier, et contrairement à ce qui avait été suggéré auparavant, l’utilisation d’un THS n’influe par sur le risque conféré par ces gènes courants », soulignent Travis et coll.
Cette absence d’interaction signifie que les facteurs génétiques et environnementaux influent de manière indépendante et non synergique sur le risque de cancer du sein. Les auteurs notent que l’étude n’a pas porté sur les gènes de susceptibilité BRCA1 et BRCA2, qui sont porteurs d’un risque bien plus élevé et n’affectent qu’un nombre réduit de femmes.
En prenant les précaution habituelles, les auteurs concluent qu’il faudrait 10 000 cas pour évaluer de manière adéquate l’intégralité des interactions environnement-facteurs génétiques, en particulier si les allèles de susceptibilité sont rares. Les 12 polymorphismes étudiés dans ce travail sont relativement courants.
Ruth Travis publication et Steven Narod (commentaire), The Lancet, publié en ligne le 2 juin 2010.
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