DES CHERCHEURS britanniques et américains ont séquencé le génome d’une lignée cellulaire de cancer pulmonaire à petites cellules. Ils ont trouvé les mutations caractéristiques des carcinogènes de la fumée du tabac, connues pour se lier à l’ADN et y provoquer des mutations.
Quelques chiffres. Sur terre, plus d’un milliard de personnes fument. Le tabac multiplie par 20 le risque de cancer du poumon. Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans le monde et touche chaque année 1 million de personnes. En moyenne, ce cancer se développe après un tabagisme de 50 paquets-années (un paquet-année représentant 7 300 cigarettes par an).
La fumée du tabac contient plus de 60 mutagènes, à savoir des substances chimiques qui se lient à l’ADN et y induisent des mutations. Ces mutations sont caractéristiques : par exemple, en ce qui concerne les mutations ponctuelles des gènes TP53 et KRAS, les signatures sont différentes selon que le sujet porteur d’un cancer du poumon est fumeur ou non fumeur.
Le cancer du poumon à petites cellules représente 15 % des cas de cancer du poumon ; il se caractérise par des métastases précoces, une réponse initiale à la chimiothérapie, suivie d’une rechute et un taux de survie à deux ans < 15 % ; on lui connaît des inactivations de gènes suppresseurs de tumeurs ( TP53, RB1, PTEN) et des mutations activantes ( PIK3CA, EGFR, KRAS) et une amplification de MYC.
Pour en savoir plus, Pleasance et coll. ont séquencé le génome de la lignée immortelle NCI-H209, provenant d’une métastase médullaire d’un homme de 55 ans porteur d’un cancer à petites cellules. Très schématiquement, les chercheurs ont trouvé 22 510 substitutions somatiques, dont 134 portant sur des exons. De multiples mutations témoignent de l’action des carcinogènes du tabac. Les chercheurs ont identifié une duplication tandem portant sur les exons 3-8 du gène CHD7 et une fusion de PVT1 et CHD7.
Encore un chiffre : si la majorité des mutations provient du mélange de mutagènes de la fumée, le clone de cellules qui, au final, devient cancéreux devrait acquérir en moyenne une mutation toutes les 15 cigarettes, indiquent les auteurs.
Nature en ligne.
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