LA MORT SUBITE est en effet responsable du décès de 1 000 adultes par jour en Europe, un chiffre équivalent à la mortalité cumulée des cancers colorectal, du sein et du poumon. Ce type de décès est largement ignoré, souvent catalogué « mort naturelle » et perçu comme une fatalité.
Toutefois, ce type de décès s’explique dans 80 % des cas par une fibrillation ventriculaire. Cette arythmie peut être due à un infarctus du myocarde dont la prise en charge peut réduire l’incidence. Mais le plus souvent elle concerne des sujets au cœur sain. Dans ce contexte, le dépistage et le traitement préventif de la fibrillation ventriculaire constituent un défi scientifique. Le défibrillateur implantable, une innovation majeure, reste une solution palliative.
M. Haïssaguerre et coll. ont entrepris de rechercher une repolarisation précoce, phénomène qui était considéré comme bénin et qui est constaté chez 1 à 5 % des patients tout venant (1). Son potentiel arythmogène, suggéré par des études expérimentales, n’était en effet pas établi cliniquement. Cette étude a porté sur 206 cas de fibrillation ventriculaire idiopathique. Elle a montré que dans ce contexte, la prévalence de la repolarisation pre?coce est plus importante que dans la population générale. Elle a également montré que ce stigmate électrocardiographique est associé à un risque de récidive d’événements rythmiques deux fois plus élevé.
Par ailleurs, « des anomalies génétiques affectant les canaux ioniques ont été trouvées dans 10 % des cas ». Il est possible de guérir les patients en éliminant l’arythmie par fulguration endocavitaire. Cela constitue la preuve de cette implication de l’anomalie génétique, ainsi stigmatisée électrocardiographiquement. Les travaux en cours, qui portent sur la cartographie optique, le traitement du signal électrique et sa modélisation, « ouvrent des perspectives nouvelles sur l’identification des sujets exposés » ainsi que sur « les mesures de prévention ».
Référence : Haïssaguerre M, et coll. Sudden cardiac arrest associated with early repolarization. N Engl J Med 2008 ; 358 (19) : 2016-23.
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