Si Elvis Presley avait bénéficié d’un dépistage génomique à la naissance, son destin en eût-il été changé ? Le débat est désormais ouvert. « Elvis était condamné à mourir jeune, son ADN le révèle », a titré le magazine « Times » relayant une information diffusée sur Channel 4.
L’émission Dead Famous DNA qui depuis quelques années tente d’analyser le génome de personnalités disparues, Marilyn Monroe ou Hitler, s’est attaquée au célèbre rocker décédé en 1977 à 42 ans. L’analyse d’une mèche de cheveu, achetée à un ami du coiffeur d’Elvis, a été confiée au Dr Stephen Kingsmore du Centre de médecine génomique pédiatrique (Hôpital pour enfants Marcy, Kansas). Ce dernier est formel : le King n’est pas mort de ses excès (alimentaires, prise de médicaments) mais parce qu’il souffrait d’une cardiomyopathie hypertrophique, un diagnostic qui cadre bien avec les circonstances de son décès, les antécédents familiaux de troubles cardiaques et l’autopsie. La révélation de tels résultats ne pose, assure le Dr Kingsmore, aucun problème éthique – aux États-Unis, un mort n’a aucun droit – mais il poursuit : « Le variant a pu être transmis à certains de ses enfants, n’avons-nous pas l’obligation morale de leur conseiller d’aller consulter leurs cardiologues ? »
Dans « Science Translational Medicine », Barta M. Knoppers et col., eux aussi, s’interrogent. Le séquençage du génome doit-il désormais faire partie du dépistage néonatal ? La question mérite d’être posée car, en l’absence de directives claires, chacun à titre individuel pourra en décider pour ses enfants, les tests étant disponibles sur Internet. La Société européenne de génétique humaine a choisi d’en faire un sujet de réflexion en 2014.
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