EN SITUATION ADJUVANTE, 90 % des cancers sont traités par chimiothérapie pour éviter les récidives ou l’apparition de métastases. Or, selon l’histoire naturelle des cancers sans envahissement ganglionnaire, 70 % ne vont pas récidiver. Ainsi, bon nombre de cancers pourraient être dispensés de chimiothérapie avec l’utilisation d’outils diagnostiques permettant de distinguer les cancers à risque de récidive des cancers de bon pronostic.
Le test oncotype DX (Genomix Health) basé sur une analyse génétique de la tumeur (signature dite des « 21 gènes ») a été développé comme un outil pronostic permettant de prédire le risque de rechute à dix ans de patientes qui viennent d’être opérées d’un cancer du sein exprimant des récepteurs hormonaux, sans envahissement ganglionnaire et traitées par tamoxifène. Ce test est validé aux États-Unis, sa valeur prédictive de chimiosensibilité d’une tumeur est en cours d’évaluation (essai TAILORs).
La valeur pronostique d’un autre test développé par une équipe hollandaise, « Mammaprint », a été démontrée par plusieurs études rétrospectives. L’étude MINDACT (MIcroarray or Node Negative Disease may Avoid Chemotherapy) est en cours afin de valider de façon prospective la valeur pronostique de cette signature (70 gènes) et également d’évaluer la valeur prédictive de chimiosensibilité de cette signature.
Les typages moléculaires ne sont ni disponibles ni remboursés en France à l’exception du test uPA/PAI-1 seul à avoir un niveau de preuve valide permettant une utilisation en clinique. Il a été introduit à la fin des années 1980 ; sa valeur pronostique a été confirmée dans une méta-analyse de l’EORTC en 2002 incluant plus de 8 000 patientes et récemment dans une étude prospective présentée au congrès de l’ASCO 2009 (étude chemo-NO, abstract 511) confirmant que ce test permet d’éviter jusqu’à 40 % de chimiothérapie sans perte de bénéfice. Quelques établissements seulement l’utilisent en routine en France dont le centre de lutte contre le cancer Val d’Aurelle à Montpellier, et des hôpitaux à Rouen et Marseille.
Traite
m
ents individualisés.
Le développement des traitements individualisés a débuté avec l’identification de la surexpression de HER2 comme cible thérapeutique avec la mise au point d’un traitement spécifique par anticorps monoclonal dirigé contre la partie extra-membranaire du récepteur : le trastuzumab.
De nombreux travaux sont actuellement en cours pour identifier des marqueurs biologiques prédictifs de la réponse au traitement, évaluer la place de la partie circulante extramembranaire de HER2 comme outil de suivi thérapeutique du cancer du sein métastatique surexprimant HER2.
Grâce à des progrès technologiques récents, les cellules tumorales circulantes font l’objet actuellement d’une recherche importante en oncologie pour définir leur intérêt dans la détection des récidives (seuil ≥ 5 à 8 cellules dans le sang périphérique) et pour préciser les informations qu’elles peuvent apporter sur les caractéristiques moléculaires de la tumeur dont elles sont issues.
Un entretien avec le Dr Pierre-Jean Lamy (CRLC Val d’Aurelle, Montpellier).
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