ÉTUDE

Hommes, femmes et connectome

Publié le 05/12/2013
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L’existence d’un fonctionnement cérébral distinct masculin et féminin est souvent alléguée par plaisanterie, quand on invoque par exemple un goût spécifique pour les stades de foot ou pour les salons de thé. Une étude chez 949 individus, hommes et femmes de 8 à 22 ans, retraçant les trois étapes du développement (enfance, adolescence et âge de jeune adulte), objective des différences nettes au niveau du système de connexion cérébral, désormais baptisé « connectome ».

Ainsi, le cerveau masculin semble conformé avec une meilleure connectivité entre la perception et l’action coordonnée. Alors que le cerveau féminin présente plus de liens neurologiques entre les zones du traitement analytique et intuitif des informations.

Au niveau anatomique, les images établissent que chez les hommes, les connexions intrahémisphériques sont plus fournies. Chez les femmes, à l’inverse ce sont les connexions entre les deux hémisphères qui prédominent. Et c’est l’inverse au niveau du cervelet. Au jeune âge, les trajectoires sont identiques, puis elles se différencient à l’adolescence.

Les études antérieures par imagerie ont montré une proportion plus importante de matière blanche corticale chez les hommes, et un pourcentage de matière grise plus élevé chez les femmes.

Ces observations rendent compte des différences selon les sexes des comportements humains (et animaux) : les hommes ont de meilleures aptitudes spatiales et motrices, tandis que les femmes se distinguent davantage par leurs habiletés sociales et leur mémoire, expliquent Madhura Ingalhanlikar et coll.

PNAS, 4 décembre 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9286