ON SAIT QUE, pendant la grossesse, du matériel génétique et des cellules sont échangées dans les deux sens entre le fœtus et la mère, ce qui se peut se manifester par la persistence de cellules étrangères et /ou de DNA chez le receveur. Ce microchimérisme (Mc) acquis peut avoir des effets positifs ou délétères sur la santé : le microchimérisme fœtal, à savoir l’existence chez la mère de cellules et/ou ADN fœtal acquis pendant la grossesse, a en effet été associé à différentes maladies autoimmunes comme à la réparation tissulaire et l’immunosurveillance.
Ce Mc est largement distribué dans le corps humain mais on ne sait pas s’il existe dans le cerveau humain comme c’est le cas chez la souris. C’est ce qu’ont cherché à savoir William Chan et coll.
Les auteurs ont cherché par PCR le gène DSYS14 spécifique du chromosome Y dans le cerveau de femmes n’ayant pas de maladie neurologique (n = 26) et de femmes ayant une maladie d’Alzheimer (n = 33).
Résultat : 63 % des femmes (37 sur 59) présentaient un microchimérisme mâle dans de nombreuses régions cérébrales.
Moindre prévalence en cas d’Alzheimer.
Par ailleurs, la prévalence et la concentration de ce Mc étaient plus faibles dans le cerveau des femmes ayant une maladie d’Alzheimer que dans celui des femmes n’ayant pas de maladie neurologique.
« Le microchimérisme mâle est fréquent et largement distribué dans le cerveau humain féminin », concluent les auteurs.
La source la plus vraisemblable de Mc mâle dans le cerveau féminin est l’acquisition d’un Mc fœtal lors d’une grossesse avæc un fœtus mâle. Chez les femmes n’ayant pas eu de garçon, le DNA mâle peut aussi provenir d’une grossesse avortée. Dans cette étude, le statut obstétrical des femmes n’était connu que pour très peu de femmes. Les auteurs signalent aussi que, en plus de grossesses antérieures, le Mc mâle pourrait avoir acquis par ces femmes au cours de leur vie intrautérine, soit du fait d’un jumeau masculin soit du fait d’un grand frère. Il pourrait aussi provenir d’une transfusion de sang non irradié.
Quant à la maladie d’Alzheimer, on sait qu’elle est plus fréquente chez la femme, avec un risque accru chez les nullipares. Raison pour laquelle les auteurs ont étudié le Mc également chez des patientes atteintes d’Alzheimer. Dans cette étude, il était inattendu de trouver chez les femmes avec un Alzheimer une plus faible prévalence de Mc mâle dans le cerveau et de plus faibles concentrations de Mc dans les régions les plus touchées par la maladie. Le nombre de patientes étant faible, ces résultats doivent être repliqués dans une plus grande étude, indiquent les auteurs.
PLOS ONE du 26 septembre 2012.
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