Vers un vaccin passif nasal

des super-anticorps contre les virus pandémiques

Publié le 03/06/2013
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Crédit photo : MediaforMedical

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« UN ESSAI CLINIQUE de phase 1 évaluant l’innocuité de ce vaccin passif nasal pourrait débuter dans un an", confie au Quotidien Maria Limberis (Université de Pennsylvanie), première signataire de l’étude. Nous démontrons le principe chez l’animal d’une plateforme technologique qui peut être utilisée dans le contexte d’une pandémie ou d’une attaque biologique pour lesquelles un anticorps neutralisant est disponible ou peut facilement être identifié », explique le Dr James Wilson (Pennsylvanie), qui a dirigé ce travail. « Poursuivre le développement de cette approche pour la grippe pandémique est devenu encore plus urgent étant donné la propagation en Chine de l’infection létale chez l’homme par la souche aviaire du virus H7N9 ».

Des supers anticorps antigrippaux.

Des progrès récents ont permis de découvrir des anticorps humains qui neutralisent une large gamme de virus grippaux A, dont de nombreuses souches saisonnières et la plupart des souches pandémiques.

Limberis et coll. proposent une nouvelle approche qui consiste à délivrer au site d’infection, dans les cellules de la muqueuse nasopharyngée, un anticorps neutralisant à large spectre (ou super anticorps) au moyen d’un virus adéno-associé, le virus AAV9 découvert dans le laboratoire de Wilson. Ils ont créé un vecteur AAV9 qui exprime une version modifiée d’un super-anticorps récemment identifié (AAV9-FI6). Cette approche n’est donc pas un vaccin visant à stimuler la production d’anticorps, mais un vaccin passif qui amène les cellules de la muqueuse nasale à devenir productrices de supers-anticorps antigrippaux.

L’administration intranasale d’une dose d’AAV9-FI6 chez la souris confère une protection complète, dès le 3e jour, contre des doses létales de 3 souches cliniques du H5N1 et de deux souches cliniques du H1N1 qui ont toutes été associées à des pandémies humaines historiques (y compris la souche H1N1 de la grippe espagnole de 1918). L’efficacité de cette technique est aussi démontrée chez des furets exposés à des doses létales du H5N1 et H1 N1.

Si cette approche s’avérait efficace chez l’homme, elle pourrait offrir un vaccin passif immédiatement disponible dans le cas d’une pandémie émergente, avec une protection conférée en quelques jours.

Science Translational Medicine, Limberis et coll., 29 mai 2013

Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9247