UN VENT DE SIMPLIFICATION souffle sur la vaccination. Après le calendrier vaccinal, c’est au tour des recommandations aux voyageurs d’être toilettées, dans le respect de l’ordre habituel de la consultation pré-voyages : vaccinations, paludisme, autres risques.
Pour 2013, les vaccinations sont désormais listées par ordre alphabétique, de C comme choléra, à T comme tuberculose. « Cela devrait en faciliter la lecture et permet de s’affranchir de la sous-classification classique mais parfois mal adaptée, en vaccinations obligatoires, indispensables, et nécessaires selon les pays et les voyageurs », commente Éric Caumes, président du comité des maladies liées aux voyages (CMVI) du HCSP.
Les recommandations intègrent les modifications du calendrier vaccinal classique. Parmi les nouveautés, le schéma vaccinal antirabique propose désormais 3 injections (à J0, J7, J21 ou J28) sans rappel 1 an plus tard. La vaccination antirabique est recommandée en particulier chez les enfants dès l’âge de la marche, qui ont un risque d’exposition par morsure, griffure, ou léchage sur peau abîmée plus élevé.
Le vaccin de l’encéphalite japonaise, produit à partir d’un virus inactivé, s’applique désormais aux enfants (deux injections à JO et J28, avec une demi-dose à chaque injection en dessous de 3 ans, et rappel 12-24 mois après la primovaccination avant exposition éventuelle au virus). L’AMM a été octroyée en février 2013 pour les petits dès l’âge de deux ans.
Paludisme : un chantier trop important.
« Le paludisme aurait nécessité de rediscuter les indications de la chimioprophylaxie, la balance bénéfices risques s’étant modifiée au cours des dernières années », indique Éric Caumes. Les risques en terme d’effets indésirables restent stables alors que la prévalence recule en Asie et en Amérique latine. Au niveau national, le nombre de cas de paludisme d’importation a été estimé à 3 510 cas en 2012, soit une diminution de 1,3 % par rapport à 2011. « Le chantier nous est apparu trop important pour cette année », reconnaît néanmoins le responsable du HCSP.
Les nouveautés se limitent donc à l’arrivée de 2 nouveaux traitements pour les formes graves (l’artésunate) et non compliquées (dihydroartémisinine-pipéraquine) et à l’entrée de Madagascar dans le groupe 3, faisant de toute l’Afrique subsaharienne une zone de multirésistance.
Au-delà de « vaccination-palu-Hygiène ».
La cuvée 2013 se veut plus pragmatique. « À l’avenir, le rôle du médecin en médecine des voyages devrait pouvoir s’étendre au-delà du triptyque classique vaccination-paludisme-hygiène », indique Éric Caumes. Le chapitre « accident » disparaît, laissant place aux autres risques, à commencer par les maladies transmises par les arthropodes qui augmentent régulièrement, la traditionnelle diarrhée du voyageur, puis, les risques liés aux transports, à l’environnement (à noter : l’apparition du soleil !), à l’hygiène, au sexe, aux soins et aux tatouages et piercings à l’étranger.
Les voyageurs particuliers (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, malades chroniques, pèlerins) font l’objet d’une attention particulière, avec notamment de nombreuses précisions pour les personnes immunodéprimées, qui vivent mieux et voyagent davantage. Le CMVI incite les médecins à adapter leurs conseils à leurs patients, au terrain et au type de voyage. Et rappelle que le dépistage de maladies couvertes par la vaccination (comme l’hépatite B) chez des personnes à risques est parfois plus utile qu’une vaccination.
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