LES QUELQUE mille cent généralistes du département de l’Hérault ont reçu un questionnaire portant sur leurs connaissances sur l’hépatite B et sur leur attitude vis-à-vis de la prévention vaccinale en général et anti-VHB en particulier.
Trois cent soixante-sept médecins ont répondu, 361 questionnaires ont pu être exploités, soit 31,3 %, un très bon résultat, comme le souligne le Pr Pageaux. L’âge moyen des médecins était de 50,2 ans (29-72 ans), avec 67,6 % d’hommes, une médiane d’ancienneté d’installation de 21 ans ; 49,2 % avaient un exercice uniquement urbain ; 56 % exerçaient en cabinet de groupe ; 13,8 % avaient un exercice particulier ajouté : homéopathie, acupuncture et/ou mésothérapie. La connaissance de la maladie a été considérée comme correcte chez 59,8 % des participants, mais seulement 18,4 % connaissaient la prévalence du portage chronique de l’antigène HBs dans notre pays. « Il est de 0,65 % », précise le Pr Pageaux.
Les médecins ont donc été classés en deux groupes : les vaccineurs comprenant les praticiens qui suivent les recommandations et ceux qui vaccinent « par excès » et les non vaccineurs regroupant les médecins non vaccineurs, peu vaccineurs ou mauvais vaccineurs. Deux cent soixante-dix (75 %) ont été considérés comme vaccineurs et 91 (25 %) comme non-vaccineurs. En analyse multivariée, les variables liées au profil « non-vaccineur » étaient :
– être défavorable à la vaccination en général,
– ne pas utiliser de vaccin hexavalent,
– avoir des difficultés à vaincre les réticences des patients vis-à-vis de la vaccination contre l’hépatite B,
– donner moins souvent d’informations sur les bénéfices et les risques du vaccin
– penser que le trop grand nombre d’injections à réaliser pour ce vaccin est un obstacle à la vaccination
– penser que le faible risque d’exposition à l’hépatite B des nourrissons est un obstacle à la vaccination,
– penser que le risque d’effets secondaires graves est un obstacle à la vaccination des enfants, des adolescents et des adultes à risque.
En analyse univariée, il est apparu que les non vaccineurs avaient plus souvent un exercice particulier que les vaccineurs.
Ces données montrent donc que les trois quarts des généralistes suivent les recommandations concernant la vaccination contre l’hépatite B, et pourtant la couverture vaccinale reste encore très insuffisante dans notre pays (voir article page X). « Il faut donc que l’ensemble des praticiens motivent leurs patients, et plus particulièrement les parents, en insistant sur le nombre de porteurs chroniques du VHB, estimé à environ 300 000 dans notre pays, sur la gravité potentielle de cette infection et sur le bénéfice du vaccin qui a permis d’éliminer le cancer du foie chez les adolescents en Asie », souligne le Pr Pageaux.
D’après un entretien avec le Pr Georges-Philippe Pageaux, hôpital Saint-Eloi, CHU de Montpellier, directeur de thèse de Stéphanie Laroze qui a mené cette enquête dans le cadre de sa thèse de doctorat en médecine.
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