Alors que les dépenses de médicaments avaient diminué en 2012 et 2013, l’année 2014 est qualifiée d’« année de rupture » par l’assurance-maladie. Avec un paradoxe : cet exercice signe le retour à la croissance des dépenses de médicaments (+ 3,8 % à 23 milliards d’euros) mais « elle ne témoigne pas d’une dérive de la prescription ».
De fait, le retour à la hausse globale des dépenses résulte exclusivement de l’arrivée sur le marché des nouveaux antiviraux d’action directe (NAAD) dans le traitement de l’hépatite C, comme Sovaldi, Daklinza et Olysio. Leur remboursement a coûté plus de 510 millions d’euros en 2014. Les traitements du cancer, du VIH et de la sclérose en plaque ont également dopé les dépenses.
1,7 milliard d’euros économisés grâce aux génériques
Sur le seul champ des médicaments délivrés en officine, l’évolution 2014 reste négative pour la troisième année consécutive (- 1 %). Les économies imputables aux génériques sont substantielles : 1,73 milliard d’euros contre 1,77 en 2013. En décembre 2014, le taux de substitution s’élevait à 83,3 %.
Les baisses de prix ont également pesé lourdement. Elles se sont élevées à 818 millions d’euros en 2014, représentant une baisse des dépenses de 3,7 point.
Les cinq classes thérapeutiques dont le recul est le plus contributif sont les traitements de l’HTA, les hypolipémiants, les antidépresseurs, les anti-infectieux et la classe des traitements de l’Alzheimer.
Les plus prescrits (en montants) délivrés en officine...
Les 10 premiers produits délivrés en officine (tableau ci-dessous) totalisent 2,65 milliards d’euros de remboursement. C’est Humira (antirhumatismal) qui arrive en tête en 2014 avec 395,2 millions d’euros remboursés, devant Crestor (322,2 millions d’euros) et Doliprane (320,9 millions). La vraie nouveauté vient du Lucentis (traitement de la DMLA) qui chute de la première à la quatrième place en 2014 (318 millions remboursés), sous l’effet de plusieurs baisses de prix et de l’arrivée sur le marché d’Eylea.
... et dans le cadre de la rétrocession hospitalière
On trouve à la première place les médicaments disposant d’une ATU (483 millions d’euros de remboursement en 2014). Les trois nouveaux traitements de l’hépatite C (Sovaldi, Daklinza et Olysio) occupent respectivement la deuxième, sixième et huitième place et cumulent près de 509 millions d’euros de remboursement (contre 0,5 million en 2013). Les médicaments de pharmacie hospitalière dérogatoire (douleurs chroniques rebelles, soins palliatifs), se situent en cinquième position avec des remboursements de 123 millions d’euros.
Premier semestre 2015 : la tendance se confirme...
Au premier semestre 2015, les dépenses de médicaments ont enregistré une hausse de 4,5 % par rapport à la même période de 2014, toujours sous l’effet de la dynamique des NAAD. En tête (officine+rétrocession), on retrouve Humira, Sovaldi, Doliprane, Lucentis, Harvoni et Crestor.
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