Hépatite C

Le poids des comorbidités

Publié le 02/02/2010
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LORS D’UNE CONFÉRENCE de presse organisée par Janssen Cilag, les Prs Daniel Dhumeaux et Gérard de Pouvourville (Essec Santé) ont mis l’accent sur l’importance des conséquences médicales et économiques de l’hépatite C. D’où la nécessité d’un dépistage plus précoce, d’autant qu’avec les trithérapies associant interféron, ribavirine et inhibiteurs de protéase, on peut espérer des taux de guérison proches de 70 %.

Le Pr Dhumeaux a rappelé que plus de 200 000 personnes seraient atteintes de l’hépatite C en France, avec quelques 2 600 décès annuels par cirrhose ou cancer du foie. En Europe, l’hépatite C représente la première cause de transplantation hépatique.

On pourrait multiplier les chiffres montrant la gravité de l’hépatite C mais Gérard de Pouvourville a préféré insister sur deux aspects méconnus et qui ont fait l’objet de communications au Congrès de l’ISFOR (International Society for Pharmacoeconomics and Outcomes Research ).

Le premier est le poids des comorbidités, comme le montre une étude cas-témoins portant sur 1 768 sujets recrutés dans cinq pays dont la France. Par rapport au groupe témoin, la fréquence de 32 maladies est plus élevée chez les patients atteints d’hépatite C mais on retiendra surtout chez ces derniers la grande fréquence de l’HTA (27 %), de l’hypercholestérolémie (17 %), du diabète (12 %). Des pathologies qui vont dans le sens d’une insulinorésistance qui, selon certains travaux, serait souvent associée à l’infection VHC (mais pour le Pr Dhumeaux, il ne s’agit que d’une simple hypothèse).

Le même étude met en évidence l’impact de l’hépatite C sur la qualité de vie (p < 0,01 pour les échelles SF8/SF12) et entraîne une baisse de la productivité. Par ailleurs, l’hépatite C multiplie par 2,34 le nombre des consultations médicales et par 1,5 le nombre des admissions aux urgences.

Ces dernières données montrent que l’hépatite C a non seulement des conséquences médicales diverses et sévères mais aussi des répercussions économiques importantes, en générant des coûts directs et indirects.

Raison de plus de renforcer le dépistage de l’hépatite C même si la France n’a pas à rougir de son bilan dans ce domaine : avec 50 % de patients dépistés, notre pays arrive en tête en Europe. D’autant que l’arrivée des antiprotéases, en association à l’interféron et à la ribavirine, permet de dépasser les 50 % de guérison ; on espère même atteindre 70 à 80 %, précise le Pr Dhumeaux. D’autant que le coût de ces trithérapies, dont la durée pourrait être raccourcie , serait largement compensé par les économies générées. Car, insiste le Pr Dhumeaux, il s’agit bien de patients guéris : un résultat unique.

 Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8699