LA CIRRHOSE décompensée est l’une des complications majeures de l’infection par le VHB, la décompensation de la cirrhose faisant passer le taux de survie à cinq ans de 84 % à 15 %. De plus, l’interféron est contre-indiqué dans les cirrhoses décompensées, d’où l’espoir placé dans les nucléosidiques ou nucléotidiques, en particulier dans l’entécavir, après des résultats montrant une bonne efficacité antivirale à long terme, dans des atteintes hépatiques compensées. D’où l’étude ETV – 048 qui a comparé chez 191 patients suivis pendant 48 semaines, l’efficacité de l’entécavir (1 mg/j) à celle de l’adéfovir (10 mg), le critère principal étant la diminution de la charge virale : déjà à ce niveau, l’entécavir démontre une supériorité statistiquement significative à S24 comme à S48. (p < 0,0001).
Cette supériorité se manifeste aussi pour le pourcentage de patients atteignant une charge virale indétectable ( HBV DNA < 300 copies/ml) : 49 % sous entécavir versus 16 % à S24 ( p < 0,0001) et 57 % versus 20 % ( p < 0,0001). Chez les patients présentant un taux anormal de transaminases ALT le taux de normalisation est également plus élevé sous entécavir : 59 % à S24 et 63 % à S48 contre 39 et 46 % sous adéfovir.
Enfin, en ce qui concerne l’évolution de la décompensation, on enregistre, avec les deux traitements, des améliorations notables, à travers les deux paramètres les plus étudiés : Child-Pugh Score et Meld (Model for end-stage liver disease) Score.
Le profil de tolérance s’est révélé équivalent pour les deux traitements avec, comme on pouvait s’y attendre dans cette population, un taux élevé d’effets secondaires ( 89 % sous entécavir et 97 %sous adéfovir), ces pourcentages étant de 69 % et 66 % pour les effets secondaires sérieux. On remarquera que 12 % des patients du groupe Baraclude et 20 % de ceux du groupe adéfovir ont développé un hépatocarcinome, ce qui souligne, s’il le fallait, l’importance de la prévention et du dépistage précoce de l’hépatite B.
Efficacité à long terme chez les patients naïfs
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Le Pr P. Lampertico (Milan, Italie), a pour sa part présenté les résultats à long terme (douze semaines) d’une étude italienne multicentrique de cohorte qui confirme l’efficacité à long terme de l’entécavir « dans la vraie vie » (en dehors des essais contrôlés) ; 376 patients (58 ans en moyenne ; des hommes dans 75 % des cas), qui n’avaient jamais reçu de nucléosidiques ou nucléotidiques auparavant ( NUC-naïfs) ont reçu de l’entécavir (O,5 mg/j) pendant vingt-et-un mois.
Le pourcentage des patients atteignant une charge virale indétectable (HBV DNA < 12 U/ml) est de 64 % à 24 semaines, de 91 % à S48 et de 96 % à S72. Et, comme on pouvait s’y attendre, la virémie basale influence la rapidité de la réponse. Deux patients ont présenté un échappement ( 0,5 %) vraisemblablement dû à une mauvaise observance.
Des réponses virales partielles à 48 semaines ( HBV DNA › 12 U/ml) ont été observées chez 9 % des patients (30), la virémie basale jouant un grand rôle à ce niveau ; le taux de réponses partielles passe de 6 % à 27 % quand la virémie basale franchit le seuil de 8 log U. Quand la virémie résiduelle est basse < 100 U, la plupart des patients deviennent spontanément indétectables alors que, dans le cas contraire, plus la virémie résiduelle augmente et plus le recours à un traitement de sauvetage s’impose.
Par ailleurs, on ne note pas d’apparition de résistance virale au traitement. En dehors des données virologiques, la grande majorité des patients normalisent leurs transaminases, près de 20 % voient leur taux d’HBAg baisser de plus de 0,5 log U. Enfin, le Fibroscan pratiqué chez 73 patients a mis en évidence une régression de la fibrose hépatique.
Ajoutons à cela que l’on a pas enregistré de problème majeur de tolérance, aucun arrêt de traitement n’étant imputable à des effets secondaires.
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