Chez les patients hospitalisés pour une décompensation de cirrhose hépatique, un certain nombre de complications se développent. Le syndrome de défaillance aiguë du foie et/ou d’autres organes vitaux (ACFL) a fait l’objet d’une étude par l’équipe française du Dr Richard Moreau (Inserm, hôpital Bichat Beaujon).
Les chercheurs ont étudié une cohorte de 1 343 patients de 12 pays. Ils décrivent un profil particulier des patients souffrant de ce syndrome associé à la cirrhose. Cela pourrait aussi « permettre d’affiner les règles actuelles d’attribution des organes aux malades les plus sévères, pour lesquels le risque de décès précoce est élevé. »
En dégradant les fonctions hépatiques, la cirrhose entraîne de multiples complications : hémorragies digestives, varices œsophagiennes, infections bactériennes, ascite etc. Les patients hospitalisés pour décompensation cirrhotique développent rapidement un syndrome de défaillance de multiples organes vitaux nommé en anglais « acute-on-chronique liver failure » (ACFL). Ce syndrome s’associe à un risque élevé de décès à un mois.
700 000 cas de cirrhose en France
Les données des 1 343 patients en décompensation hépatique, hospitalisés dans 29 services d’hépatologie de 12 pays européens ont été analysées. Un tiers de ces patients ont développé un ACFL. En les comparant à ceux qui n’ont pas présenté ce syndrome, on s’aperçoit qu’ils sont plus jeunes, qu’ils souffrent plus fréquemment d’alcoolisme. Et par ailleurs, ils ont davantage d’infections bactériennes et un niveau d’inflammation plus important : hyperleucocytose, marqueurs sanguins de l’inflammation.
Mais on constate aussi que, de manière surprenante, chez les malades qui développent un ACLF, la défaillance est plus sévère s’ils n’ont pas d’antécédents de complications de cirrhose. Lorsque l’ACLF est sévère, les patients atteignent un nombre plus élevé d’organes impliqués (rein, cerveau…), une augmentation plus importante des globules blancs dans le sang. Et la mortalité dans le mois qui suit l’admission à l’hôpital est 15 fois plus élevée, comparée aux patients ayant des antécédents de complications de cirrhose.
« Nous espérons mieux identifier les personnes à risque de décès précoce afin d’améliorer leur prise en charge », commente le Dr Richard Moreau.
Il y a environ 700 000 cas de cirrhose en France, dont 30 % au stade sévère, qui entraînent 1 000 à 15 000 décès par an. Le diagnostic est posé à l’âge de 50 ans en moyenne. La transplantation hépatique est son seul traitement. Les premiers patients éligibles sont ceux dont l’espérance de vie à 3 mois est la plus faible. Mille transplantations sont réalisées chaque année en France.
Gastroenterology, 17 avril 2013.
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