LE BULLETIN « Eurosurveillance » (n° 12, 25 mars 2010) rappelle que la consommation d’huîtres crues expose à un risque de gastroentérites à norovirus, particulièrement chez les sujets immunodéprimés et les personnes atteintes d’une maladie chronique. Il est important d’en informer le public. « Les pays doivent continuer à déclarer les cas au RASFF (Rapid alert system for food and feed) de manière à ce que les producteurs soient informés en temps utile et mettent en place les mesures de contrôle appropriées », souligne le Bulletin.
Alerte le 11 février.
De janvier à mars 2010, l’ECDC (Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies) a été informé de la survenue de 334 cas de gastroentérites à norovirus liées à la consommation d’huîtres, dont 65 clusters dans 5 pays européens : Royaume Uni, Norvège, Suède, Danemark et France. Une alerte a été déclenchée par le RASFF le 11 février dernier, à la suite de 39 cas signalés (8 clusters) en Norvège entre le 22 janvier et le 6 février, tous liés à la consommation d’huîtres dans six restaurants d’Oslo. Les mollusques importés avaient été achetés au même producteur breton.
En France, les premiers cas sont apparus dès la deuxième semaine de janvier. Au total 22 personnes (6 clusters) ont été infectées à partir d’huîtres provenant du même producteur que celui qui avait fourni les huîtres en Norvège (semaine 2 à semaine 9). Un deuxième épisode de gastroentérites liées à la consommation d’huîtres a également été observé dans une autre région bretonne : 45 cas entre la quatrième et la septième semaine. Les prélèvements ont confirmé la présence de norovirus du même génogroupe (I et II) que les norovirus isolés en Norvège.
En Suède, 46 cas (15 clusters) de gastroentérites ont impliqué, entre décembre 2009 et mars 2010, un restaurant de Stockholm qui servait des huîtres provenant d’Allemagne et de France. Des prélèvements n’ont pas pu être réalisés. Deux personnes ont par ailleurs été contaminées dans un autre restaurant dans la même ville.
Au Danemark, six clusters de 36 cas ont été notifiés de janvier à mars. Les huîtres ont été consommées dans trois restaurants différents mais avaient été importées de 4 régions côtières françaises. Des prélèvements ont révélé la présence de norovirus du sérogroupe I et II.
Les cas anglais (120 personnes, 22 clusters) sont liés à une consommation d’huîtres produites en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Toutefois, il semble qu’un lieu de production irlandais soit à l’origine de la contamination. Dans 9 des 22 épisodes, un norovirus de génogroupe I et II a été retrouvé. Une alerte a été lancée le 17 février dernier et des mesures ont été mises en place en Irlande.
Un hiver rigoureux.
Selon T. Westrell et col., les auteurs de l’article, « si la contamination des huîtres par le norovirus est une cause connue de gastroentérites, la recrudescence des cas au cours des trois premiers mois de l’année 2010 est inhabituelle et bien au-dessus du niveau généralement observé en Europe ». La hausse du nombre de cas peut être due à une meilleure surveillance, le réseau de surveillance de l’ECDC étant relativement récent. Les auteurs penchent cependant pour l’hypothèse d’une hausse réelle qui s’explique par l’hiver particulièrement rigoureux qui a sévi dans le Nord de l’Europe au cours des trois premiers mois de l’année. Le fait que plusieurs sources de contamination aient été retrouvées serait en faveur d’une cause environnementale globale. Du fait de l’élévation des températures et de la diminution attendue de la consommation d’huîtres, le nombre de cas de gastroentérites à norovirus devrait progressivement diminuer.
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