EN FRANCE, 18 000 enfants, adolescents et jeunes adultes de 6 à 25 ans sont atteints de diabète de type 1. Celui-ci progresse de 3,7 % par an chez les moins de 20 ans. Et nécessite une autosurveillance glycémique quotidienne, un contrôle contraignant, difficile à gérer à l’adolescence. « Le diabète de type 1 est une maladie avec laquelle il n’est pas aisé de vivre au quotidien, souligne le Pr Alfred Penfornis, chef du service de diabétologie du CHU de Besançon. À l’adolescence, cela devient encore plus compliqué. » De fait, durant cette période, les changements hormonaux responsables de la puberté et de la croissance favorisent une insulinorésistance qui rend le diabète plus difficile à équilibrer. Les hormones de croissance peuvent notamment altérer l’effet de l’insuline en augmentant la glycémie, en particulier le matin de bonne heure.
Aider le jeune à devenir autonome.
Autre difficulté : sur le plan psychologique, l’adolescent diabétique est tiraillé entre son désir de liberté et la dépendance – par rapport aux adultes – induite par sa maladie (prise de rendez-vous médicaux, achats de médicaments par les parents...). Il se sent également différent des autres jeunes de son âge et peut se sentir rejeté ou dévalorisé. « Les adolescents ont besoin d’être accompagnés, même s’ils semblent ne vouloir aucune aide. Ils doivent être informés par les professionnels de santé et soutenus par leurs proches lorsque le besoin s’en fait sentir. Les parents, par exemple, doivent accepter de lâcher prise tout en restant attentifs pour favoriser leur autonomie. Les deux attitudes à éviter sont d’être indifférent ou, au contraire, étouffant », note le Pr Penfornis.
L’adolescent diabétique est traversé par des périodes de rejet et de révolte contre sa maladie. Avec les risques de complications graves que peut entraîner l’arrêt du traitement. « Certes, le diabète ne se guérit pas, mais nous pouvons aider les adolescents à devenir indépendants dans la prise en charge de leur maladie. Nous savons, aujourd’hui, comment faire en sorte que le diabète s’adapte à leur mode de vie. Par exemple, côté alimentation, nous disons aux adolescents qu’ils peuvent manger librement et nous leur apprenons à adapter leurs injections d’insuline en fonction de leur alimentation. Cette stratégie est très importante car elle leur permet de se sentir libres tout en gérant leur maladie », affirme Christine Kazan, diététicienne nutritionniste au service de diabétologie du CHU de Besançon.
Pédagogie, jeux et psychologie.
Le site Internet créé par la division Diabetes Care de Roche Diagnostics, qui se veut ludique, convivial et interactif, devrait y contribuer. Son contenu a été élaboré avec le concours d’un comité éditorial composé de l’équipe Roche, d’une rédactrice et de l’équipe de diabétologie du CHU de Besançon. Le site comprend une partie explicative sur le diabète et un volet « alimentation et détente », reprenant notamment des éléments sur l’insulinothérapie fonctionnelle, thérapeutique récente qui permet aux adolescents d’adapter leurs doses d’insuline en fonction de leur alimentation. Des jeux et des applications interactives leur permettent d’en savoir plus sur les glucides contenus dans les aliments.
Enfin, une partie « psychologie » vise à informer les jeunes sur les situations du quotidien rendues difficiles par le diabète : relation avec les autres, sexualité, obtention du permis de conduire... Ce site, qui se veut également être un outil de partage d’expériences, se positionne comme une source d’informations complémentaire à l’accompagnement des professionnels de santé.
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