C’EST LA PREMIÈRE étape avant d’enrayer la survenue du diabète de type 1. Une étude menée sur 3 cohortes d’enfants génétiquement à risque conclut que la présence de plusieurs auto-anticorps anti-îlots (≥2) est un marqueur prédictif fiable d’évolution vers un diabète de type 1. Une fois les enfants identifiés, il deviendra envisageable de mettre en place des mesures préventives visant à empêcher, sinon à ralentir, l’installation de la maladie auto-immune... même si, jusqu’à présent, aucun des interventions testées ne s’est révélée concluante.
Antiinsuline, antiIA2, antiGAD65
Les données des trois cohortes ont toutes amenées aux mêmes conclusions. L’apparition d’auto-Ac anti-îlots, à savoir Ac anti-insuline, anti-GAD65 et anti-IA2, était surveillée à intervalles réguliers au cours d’un suivi mené sur plus de 20 ans, jusqu’en juillet 2012. La cohorte américaine DAISY de l’état du Colorado a inclus 1962 enfants recrutés sur la période 1993-2006, la finlandaise DIPP 8597 (1994-2009) et l’allemande BABYDIAB 2818(1989-2006).
Moins de 3 ans et les filles
La séropositivité mesurée pour au moins deux auto-Ac était associée à un risque de diabète de 69,7 % dans les 10 ans et de 84 % dans les 15 ans. En l’absence de ces auto-Ac, le risque de diabète n’était plus que de 0,4 % à l’âge de 15 ans; en présence d’un seul auto-Ac, il s’élève à peine à 14,5 %. Certains facteurs de progression ont été identifiés, le plus significatif étant l’âge de séronconversion. Pour une séropositivité apparue avant l’âge de 3 ans, le risque de diabète était augmenté de 65 %. Certains génotypes étaient plus exposés comme HLA DR3/DR4-DQ8, avec un risque majoré de 35 %. Les filles aussi étaient plus susceptibles de développer un diabète avec un risque augmenté de 28 %.
Les auto-Ac anti-îlots sont des marqueurs plutôt que des médiateurs de la dysfonction cellulaire bêta. La progression inexorable vers le diabète de type 1 pose la question de décrire un état prédiabétique dans le diabète de type 1. Des thérapies préventives d’immunomodulation pourraient alors être proposées dans le but de préserver la fonction cellulaire bêta reflétée par le peptide C. Un dépistage pourrait même être proposé dès la naissance en cas de risque génétique, avec en théorie des pistes comme la vaccination par auto-antigènes (comme les peptides proinsuline) ou celle dirigée contre les entérovirus.
JAMA, publié le 19 juin 2013.
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