Le congrès de la SFD a été un bon cru, organisé de main de maître et a confirmé sa dimension internationale francophone, plus de 4 500 participants. Qu’en retenir parmi la multitude des thèmes abordés ? C’est ce que nous avons essayé de vous rapporter dans une synthèse, exhaustive certes pas, du moins subjective, ce qui a le plus retenu notre attention.
Pour ma part j’insisterai sur trois points. D’abord, la grande qualité de la recherche préclinique des équipes scientifiques qui travaillent au sein de la francophonie. Nous avons assisté à de remarquables conférences cette année encore. La recherche clinique devra sûrement faire effort, pour concurrencer les « fondamentalistes » demain. Mais les beaux travaux des cliniciens sont là aussi et n’oublions pas que cette recherche est plus difficile à mener, en particulier en France.
Ensuite, la montée en puissance des pays du sud de la francophonie, Afrique Subsaharienne et du Nord, qui ont plus occupé de place cette année dans le programme. Gageons que cela sera reçu comme un signal adressé à tous dans ces pays pour accroître cette présence.
Enfin, la montée en puissance de dimensions comme la santé publique, l’épidémiologie, les études médico-économiques, la politique de santé ou l’accès au marché des médicaments. De très bonnes sessions avec la présence remarquée, de plus en plus forte, de la CNAM. Session dédiée, posters commentés, tout cela témoignant à la fois d’une forte capacité de traitement des « Big Data » de l’Assurance Maladie (SNIIRAM-PMSI) – et nous en avions tant besoin pour notre pays – mais aussi de la volonté de s’impliquer aussi comme acteur de santé dans le domaine du diabète et plus uniquement comme payeur. Ces contributions sont essentielles et très utiles. Mais il ne faudrait pas qu’elles servent d’autojustification de certaines actions, de « tutelle » dirai-je, ni d’une trop grande prise de contrôle sur ceux qui soignent vraiment les diabétiques ! Les résultats en demi-teinte de certaines actions « assez » coûteuses, ou insuffisamment ciblées sur ceux qui en ont le plus besoin, ne doivent pas être ignorés. Les « Réseaux Diabète » avaient été condamnés pour moins que cela ! La vérité reste en effet le point d’équilibre entre tous les acteurs de santé.
Enfin une session fort suivie a été consacrée à la difficulté d’entrée sur le marché en France, des innovations thérapeutiques du diabète (SGLT2-i et capteurs) et des tensions sur les incrétines. Le discours de la HAS rapporté dans nos colonnes a laissé certains… sur leur faim. Mais, quoi qu’il en soit, tant mieux, le congrès SFD est devenu aussi le lieu de débat sur toutes les dimensions de la médecine, de notre spécialité et c’est très bien !
Professeur émérite, Grenoble Alpes
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024