UN REMÈDE SIMPLE à une complication fréquente et potentiellement grave. C’est ce que proposent des néonatalogistes néozélandais avec le gel de dextrose dans les hypoglycémies du nouveau-né dans l’étude « Sugar Babies ». Alors que l’hypoglycémie touche 5 à 15 % des nouveau-nés, elle peut être à l’origine de séquelles cérébrales et de retard de développement neurologique. Simple d’utilisation et bon marché, le gel de dextrose, commercialisé dans les pays anglo-saxons pour le traitement des hypoglycémies diabétiques, s’est révélé plus efficace que le placebo pour prendre en charge les hypoglycémies des 48 premières heures chez les bébés nés à terme et les petits prématurés.
Des bébés à risque
Sur une période de 3 ans (déc 2008-nov 2 010), 514 nouveau-nés nés entre 35 et 42 semaines d’aménorrhée (SA) ont été recrutés dans cette étude randomisée double aveugle. Tous étaient considérés à risque d’hypoglycémie pour l’une des raisons suivantes : mère diabétique, prématurité (35-36SA), hypotrophie (poids naissance inférieur à 10e percentile ou inférieur à 2 500 g), macrosomie (supérieur à 90e percentile ou supérieur à 4 500 g) ou encore difficultés d’alimentation. Étaient exclus les nouveau-nés ayant un antécédent d’hypoglycémie néonatale, une malformation congénitale grave ou des problèmes cutanés empêchant le monitorage glycémique continu.
Allaitement préservé
Une hypoglycémie était définie par un taux de glucose inférieur à 0,36g/l (soit 2,6 mmol/l). Après séchage de la bouche à la gaze, la procédure consistait à administrer le gel sucré par massage à travers la muqueuse buccale. Du lait maternel tiré ou maternisé était immédiatement administré à la seringue. Un monitorage continu de la glycémie était assuré par un dispositif sous-cutané dans la face latérale de la cuisse. Le critère principal de jugement choisi était la présence d’hypoglycémies à 30 minutes. Si l’hypoglycémie persistait ou récidivait, le traitement était réitéré. Jusqu’à 6 doses de gel étaient autorisées par jour.
Parmi les bébés à risque recrutés, 242 (47 %) ont présenté en effet un épisode hypoglycémique. La fréquence des épisodes hypoglycémiques était de 14 % (n=16) dans le groupe gel et de 24 % (n=29) dans le groupe placebo. Les craintes quant au risque de rebond hypoglycémique secondaire à une stimulation de la sécrétion d’insuline ne se sont pas confirmées. De plus, l’administration de gel n’a pas compromis l’allaitement. Si le gel de dextrose a déjà été recommandé il y a plus de 20 ans dans cette indication, il ne l’a plus été dès 2000 après la publication d’un essai décevant. Ces résultats positifs font conclure aux auteurs que le gel sucré devrait être utilisé en première intention en association avec l’allaitement chez les bébés nés à terme et les petits prématurés. Pour des néonatalogistes britanniques s’exprimant dans un éditorial, il serait intéressant de revenir sur le niveau d’hypoglycémie pour intervenir, le seuil de 2,6 mmol/l étant particulièrement bas et restreignant l’utilisation du gel à un tout petit nombre de bébés.
The Lancet, publié en ligne le 25 septembre 2013
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