Le traitement le plus efficace de l’obésité est la chirurgie bariatrique, alors pourquoi n’est-elle pas plus utilisée s’interrogent les auteurs dans un éditorial du Lancet Endocrinology analyse point par point les conséquences de la chirurgie de l’obésité. En 2008, le nombre de sujets obèses excédait 500 millions dans le monde et 1,4 milliard si on tient compte du surpoids, soit 64 % de la population anglaise concernée et 69 % de la population des États-Unis. Selon les statistiques anglaises, le recours à cette procédure a connu pourtant une baisse de 10 % entre 2012 et 2013 malgré l’accroissement de la population obèse.
Les trois types d’interventions réalisées, le bypass, l’anneau ajustable et la sleeve gastrectomy (gastrectomie en manchon) semblent pourtant sûres : les taux de mortalité à 30 jours ont chuté de 80 % en une décennie et sont respectivement de 0,34 %, 0,08 % et 0,21 %, soit du même ordre que ceux de la chirurgie pour prothèse totale de hanche ; les taux de réintervention à 3 ans sont respectivement de 5 %, 15 % et 3 %.
Toutes nécessitent une supplémentation multivitaminique et calcique à vie. L’analyse des conséquences de la chirurgie bariatrique sur le diabète de type 2 et ses complications macro-et microvasculaires est homogène sur l’ensemble des études : les 3 types d’intervention diminuent les conséquences métaboliques, rénales, rétiniennes, nerveuses, cardiovasculaires, hépatiques, du DT2 qui s’améliore en postopératoire.
Perte osseuse
En revanche, les conséquences osseuses sont inégales selon les procédures, celles qui entraînent le plus de malabsorptions génèrent aussi le plus de perte osseuse : il est recommandé toutefois pour les trois types de chirurgie que les apports calciques soient de 1200 à 1500 mg/j provenant de l’alimentation et de la supplémentation, d’apporter 3 000 UI/j de vitamine D ( soit titrer pour un taux de 25 hydroxyvitamine D› 30 ng/ml) ; de doser la calciurie tous les 6 mois puis tous les ans et de réaliser une absorptiométrie 2 ans après l’intervention, sur deux points anatomiques, hanche et dos. Les résultats en terme de qualité de la vie sont moins homogènes principalement en raison de la diversité des échelles utilisées.
Les auteurs demandent à ce que les recommandations en vigueur soient revisitées à la lumière des nouveaux essais et des méta-analyses.
The Lancet Diabetes Endocrinol 2014 ; 2 février
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