Commencée en 2020, la cohorte SFDT1 compte aujourd’hui quelque 720 patients, adultes et enfants, vivant avec un diabète de type 1 (DT1). Les centres recruteurs (sur tout le territoire national, y compris les DOM-TOM) sont les services de diabétologie en CHU et hôpitaux généraux et des diabétologues de ville. L’étude a été décrite en détail sur deux publications (1, 2). Les premières analyses débuteront lorsque le seuil de 800 patients sera atteint. Les premiers éléments d’information seront donc connus d’ici la fin 2022.
« Notre cohorte a vocation à devenir un entrepôt de données de santé, qui sera une mine d’or d’informations sur le DT1. Elle va par exemple nous aider à vérifier l’impact de l’innovation thérapeutique et notamment des boucles fermées sur la vie de nos patients », explique le Pr Jean-Pierre Riveline (hôpital Lariboisière, Paris), qui conduit la cohorte avec et le Pr Emmanuel Cosson (CHU Avicenne, Bobigny), Laura Sablone (cheffe de projet) et Guy Fagherazzi (épidémiologiste). Outre les partenaires historiques — la Société francophone du diabète (SFD) et la Fondation francophone pour la recherche sur le diabète (SFRD) — deux associations de patients y participent : la Fédération française des diabétiques et l’Association des jeunes diabétiques, ainsi que des donateurs : Abbott, Lilly, Air Liquide, Novo Nordisk, Sanofi, Insulet, Ypsomed, Medtronic.
Recueil de données jamais égalé
« Les patients inclus, qui ont un diabète apparu avant l’âge de 35 ans et qui ont été mis d’emblée sous insuline, bénéficieront, en plus de leur suivi habituel, d’un bilan clinique standardisé tous les trois ans pendant dix ans. Une demande a été faite pour avoir accès aux informations exhaustives issues du système de données de santé français (Health Data Hub) et ainsi connaître leurs évènements de santé, consommations de soins et mortalité. Cela nous permettra aussi de comparer ces évènements à ceux d’une population témoin appariée de non diabétiques du même âge, de même sexe et de même région d’habitation » indique le Pr Riveline.
Une banque biologique de sang, d’urine, de cheveux et de salive est aussi prévue pour rechercher des marqueurs biologiques éventuellement génétiques. Les outils connectés (capteurs de glucose, pompe à insuline et boucles fermées) vont être couplés aux données cliniques. Enfin, une plateforme internet permet des échanges avec les patients : « nous leur envoyons tous les mois un questionnaire sur leur sommeil, la sexualité, l’alimentation, le sport, etc. À un an, le taux de réponse est de 70 %. Nous ferons attention à leur rendre compte des résultats, nous pensons organiser, à terme, des webinaires avec eux », souligne le diabétologue.
L’objectif principal est de mieux comprendre les risques cardiovasculaires encourus par ces patients DT1 car leur espérance de vie est plus courte, indépendamment d’autres facteurs de risque et ce, même quand le diabète est bien équilibré. La variabilité de la glycémie pourrait jouer un rôle. « Nous nous intéressons aussi aux déterminants psychosociaux, car un DT1 est source d’une charge mentale et d’un stress très importants », souligne le Pr Riveline.
Entretien avec le Pr Jean-Pierre Riveline (1) J.-P. Riveline et al. Med mal métab 2021(15)4:380-6 (2) J.-P. Riveline et al. Diabetes Metab. 2021, nov 21; 48(3):101306
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