Une étude a évalué si de faibles doses d’empagliflozine pouvaient, en complément d’un traitement hybride en boucle fermée, améliorer la glycémie chez les adultes atteints de diabète de type 1 (DT1) qui ne sont pas en mesure d’atteindre les objectifs avec le système seul (1).
Cet essai contrôlé randomisé croisé, en double aveugle versus placebo, a été réalisé chez des adultes atteints de DT1 (HbA1c [7,0-10,5] %), qui n’étaient pas en mesure d’atteindre ou de dépasser 70 % du temps dans la cible [3,9-10,0] mmol/L (TIR) après 14 jours de thérapie hybride en boucle fermée (pancréas artificiel McGill).
Trois interventions de 14 jours ont été réalisées avec un placebo, 2,5 mg d’empagliflozine et 5 mg d’empagliflozine, en complément de la boucle fermée. Les participants ont été répartis selon un ratio 1:1:1:1:1:1 avec randomisation bloquée.
Le critère de jugement principal était le temps dans l’intervalle [3,9-10,0] mmol/L. L’analyse était en intention de traiter et une valeur p < 0,05 était considérée comme significative.
Une intervention sur 14 jours
24 participants ont terminé l’étude (50 % d’hommes, âgés de 33 ± 14 ans ; HbA1c 8,1 ± 0,5 %). Le TIR était de 59 ± 9,0 % pour le placebo, de 71,6 ± 9,7 % pour l’empagliflozine à 2,5 mg et de 70,2 ± 8,0 % pour l’empagliflozine à 5 mg (p < 0,0001). Les taux quotidiens moyens de corps cétoniques capillaires n’étaient pas différents entre les bras. Il n’y a eu aucun événement indésirable grave ou cas d’acidocétose diabétique ou d’hypoglycémie grave dans aucune des interventions.
Au total, l’empagliflozine, à 2,5 mg et 5 mg, a augmenté le temps dans l’intervalle pendant le traitement hybride en boucle fermée chez ceux qui, autrement, n’étaient pas en mesure d’atteindre les cibles glycémiques.
Un rationnel physiopathologique clair
Par leur mode d’action sur le rein, les iSGLT2 permettent de réduire de façon insulino-indépendante les glycémies, en particulier les excursions postprandiales. Par ailleurs, on constate que de jeunes DT1, même sous pompe et capteur, voire boucle fermée, conservent des temps de glycémies au-dessus de la cible (TAR) élevés et des temps à la cible (TIR) insuffisants. Et nombre de jeunes DT1, les femmes surtout, sont en surpoids ou obèses (50 % en France).
La venue sur le marché des gliflozines pour traiter le DT2 a conduit à en envisager l’usage comme traitement complémentaire (en plus de l’insuline) des DT1. Ici, les très faibles doses d’empagliflozine (2,5 et 5 mg/j) ont accru les TIR de 10 % et 13 %, et réduit les besoins en insuline basale comme prandiale, sans perte de poids cependant. Il n’y a pas eu d’effets indésirables notables, ni sur le plan infectieux, ni vis-à-vis du risque d’acidocétose. Des études sont nécessaires pour évaluer l’efficacité et l’innocuité à plus long terme de cette stratégie.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Melissa-Rosina Pasqua. Low-Dose Empagliflozin as Adjunct to Hybrid Closed-Loop Insulin Therapy in Adults With Suboptimally Controlled Type 1 Diabetes: A Randomized Crossover Controlled Trial . Diabetes Care. 2023 Jan 1;46(1):165-172. doi: 10.2337/dc22-0490
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