Les patients ne percevant pas leurs hypoglycémies bénéficient a priori davantage des systèmes classiques de mesure en continu du glucose (MCG) avec alarmes, voire suspension du débit en cas d’hypoglycémie. De plus, certains patients ne voudront pas du FSL ou ne pourront pas le tolérer psychologiquement (inenvisageable pour eux « d’avoir toujours quelque chose sur soi ») ou physiquement. Les vraies intolérances cutanées existent mais sont rares et peuvent le plus souvent être contrées par des moyens simples (teinture de benjoin ou film spécifique entre la peau et l’adhésif). Parmi mes patients, un seul a dû stopper le FSL en raison d’une intolérance cutanée. Il faut savoir qu’une réaction cutanée à un capteur ne signifie pas obligatoirement qu’il y aura une réaction au capteur suivant : il faut prolonger la période de test si le patient est d’accord.
Un système parfois intrusif
Par ailleurs, certains patients ne veulent pas « savoir ». Les chiffres élevés les renvoient au fait qu’ils sont diabétiques et ne peuvent pas ou parfois ne veulent pas, plus ou moins consciemment, améliorer leurs résultats. Il faut souvent de longues discussions pour leur montrer comment un tel outil peut les aider. Mais il faut également avoir conscience que ce système peut être vécu comme très « intrusif » par les patients. L’intrusion peut être mal ressentie vis-à-vis de leur entourage : ils ne veulent pas entendre « combien as-tu ? » à chaque scan. Certains ados ne tiennent pas non plus à ce que leurs parents soient au courant de toutes leurs prises alimentaires… Mais, l’intrusion peut être également être ressentie par rapport au médecin. Avec l’habitude, on détecte rapidement certains comportements passés éventuellement inaperçus avant le FSL et cela peut être particulièrement dérangeant pour certains patients. Enfin, comme pour la pompe, certains patients imaginent que le FSL va tout gérer à leur place et il est important qu’ils sachent que ce n’est qu’un outil et qu’ils devront toujours prendre les décisions de traitement en fonction des résultats.
Un gadget trop coûteux ?
Il faut en revanche interpréter certaines positions actuelles de patients avec prudence. Des patients affirment actuellement ne pas vouloir du FSL en le qualifiant parfois de « gadget » car ils ont lu des critiques sur les forums internet ou qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas se le payer (le prix de revient est actuellement d’environ 4,30 € par jour). Leur attitude lorsqu’on peut leur proposer un échantillon est généralement révélatrice et la plupart continuent par la suite à utiliser le FSL tant ils trouvent une amélioration de leur qualité de vie. Le retour à l’ASG lorsqu’on a utilisé le FSL est d’ailleurs particulièrement difficile et déroutant, en particulier l’obtention d’un chiffre brut sans flèche de tendance… L’utilisation de bandelettes reste néanmoins toujours nécessaire évidemment pour la recherche d’acétone. Néanmoins, le lecteur du FSL peut aussi être utilisé pour la recherche de cétonémie.
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