Parmi les anticancéreux à activité « ciblée », deux classes, les anti-mTor (évérolimus, etc.) et les Inhibiteurs de tyrosine kinase (IKT ; sorafénib, sunitinib…), sont associées à un risque métabolique important. Il est caractérisé par des hyperglycémies et même des hypoglycémies pour les IKT avec de plus des hyperlipidémies fréquentes, parfois sévères (grade 3-4), néanmoins réversibles à l’arrêt du traitement.
Or, anti-mTor et IKT concernent de plus en plus de patients –l’évérolimus vient d’être agréé dans le cancer du sein– et plus longtemps, vu l’amélioration des survies. Ce type de complications est nouveau pour les cancérologues. Et elles peuvent gréver non seulement le pronostic cardiovasculaire à long terme mais aussi les chances de survie par l’induction d’un traitement suboptimal (réduction/espacement de dose, interruption, arrêt…).
C’est pourquoi, oncologues et diabétologues ont émis des recommandations d’experts dédiées à ce risque métabolique, publiées dans le Bulletin du Cancer (4).
« Aux posologies carcinologiques, les anti-mTor génèrent des hyperglycémies et des hyperlipidémies allant jusqu’à des grades 3-4 (grade 3 : glycémie = [2,5 – 5] g/l ; grade 4 : glycémie› 5 g/l). Et les IKT ciblant la partie intramembranaire de la protéine – type sorafénib, sunitinib… – un risque glycémique réunissant des hyperglycémies (15 à 40 %) mais aussi des hypoglycémies majeures, sous sunitinib, imatinib, pazopanib, a expliqué Romain Coriat (CHU Cochin). Et ces complications métaboliques sont fréquentes. Sous anti-mTor, on observe 12 à 50 % d’hyperglycémies, 4 à 12 % d’hyperglycémies sévères plus de nombreuses hyperlipémies –majoration de 25-65 % du cholestérol total, de 70 % des LDLc et de 50-85 % des TG– apparaissant précocement, dans les deux mois ».
P. S.
D’après les communications du Dr Romain Coriat et du Pr Bruno Vergès. Thérapies ciblées en cancérologie : prise en charge des conséquences métaboliques
(4) Lombard-Bohas C et al. Bull Cancer. 2014 Feb 1;101(2):175-183
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