Quel risque à réutiliser du matériel d’injection de l’insuline ? (1)
La réutilisation des seringues et aiguilles, jusqu’à 5 fois, chez des sujets avec diabète de type 2 insulinotraités est associée à une légère augmentation des lipohypertrophies et des nodules, sans effet sur le contrôle glycémique ou la douleur à l’injection. Dans les régions où les fournitures médicales sont difficiles à obtenir, la réutilisation des seringues et aiguilles peut être appropriée dans une certaine mesure. Aucune contamination microbiologique significative n’a été observée dans les seringues et les aiguilles réutilisées.
Myopathie nécrosante immunomédiée induite par les statines (2)
Myopathie inflammatoire rare, la myopathie nécrosante immunomédiée induite par les statines (IMNM) peut se manifester par une faiblesse musculaire proximale, une dysphagie et une détresse respiratoire. Un cas induit par les statines a été rapporté chez un homme de 78 ans : une faiblesse musculaire progressive extrême après avoir pris de l’atorvastatine, avec des niveaux élevés de CPK et de myoglobinurie et ALT et AST, des autoanticorps positifs contre HMCGR, et des signes de myosite diffuse sur l’IRM des membres inférieurs et ce, quoiqu’il ait pris des statines depuis de nombreuses années.
Le traitement comprend l’arrêt des statines et l’utilisation de glucocorticoïdes à fortes doses associés à des immunosuppresseurs (comme le méthotrexate), aboutissant à une amélioration clinique rapide. Si l’immunosuppression est le traitement principal pour l’IMNM associée aux statines, un traitement précoce par Ig IV pourrait être le choix optimal pour traiter cette condition.
La metformine réduit le risque de démence chez les sujets avec DT2 âgés (3)
L’étude a comparé 66 568 utilisateurs de metformine à un groupe de non-utilisateurs. L’utilisation de la metformine est associée à un risque significativement plus faible de delirium (qualifiant un stade précédant la démence) : RR de 0,77 vs 0,81. Une relation dose-réponse a été observée. Elle pourrait ainsi offrir des avantages cognitifs à long terme au-delà du contrôle glycémique, réduire les risques de démence et potentiellement prévenir le delirium chez les adultes âgés atteints de diabète de type 2, qui sont à haut risque.
Quelles doses optimales d’iode radioactive 131 ? (4)
L’étude rétrospective a étudié l’activité cumulative maximale de l’I-131 qui peut être administrée aux patients atteints de cancer thyroïdien différencié métastatique, sans augmenter significativement les événements indésirables. Les patients sont divisés en trois groupes selon l’activité cumulative reçue : groupe A (≤ 600 mCi), groupe B ([<600-1 000] mCi), et groupe C (>1 000 mCi).
Les résultats montrent que le groupe C a une survie à 10 ans plus faible (29 %) par rapport aux groupes A (72 %) et B (42,7 %). Les événements indésirables étaient plus fréquents dans le groupe C, sur la moelle osseuse, la fonction pulmonaire et la xérostomie. Le taux de survie à dix ans pour les patients avec des métastases pulmonaires uniquement était de 85,3 %, tandis qu’il était de de 31,9 % pour ceux avec des métastases osseuses uniquement.
Le groupe A a montré un taux de réponse complète plus élevé (47,8 %) par rapport aux groupes B (32,5 %) et C (31 %). L’étude suggère que l’augmentation de l’activité cumulative jusqu’à 1 000 mCi est possible avec des événements indésirables acceptables, particulièrement pour les patients avec une forte charge tumorale et une bonne captation de l’I-131. Cependant, des recherches supplémentaires, y compris des essais contrôlés randomisés, sont nécessaires pour valider ces résultats.
Cancer médullaire de la thyroïde : expérience monocentrique sur 30 ans et facteurs de risque de récidive (5)
Le cancer médullaire de la thyroïde (CMT) présente un taux de récidive historique allant jusqu’à 50 %, et la chirurgie reste le seul remède. Cette étude vise à évaluer les facteurs liés à la récidive et à la propagation métastatique du CMT. Une revue rétrospective des dossiers a été réalisée de 1990 à 2023 dans un seul centre de référence spécialisé. Soixante-huit patients atteints de CMT, ayant subi une intervention chirurgicale, ont été inclus et le principal critère d’évaluation était la récidive.
Résultats : L’âge moyen au moment du diagnostic était de 54,9 [42,2-64,1] ans, avec 65 % (n = 44) de femmes. Des métastases ganglionnaires et à distance ont été trouvées chez 24 % (n = 16) et 4 % (n = 3), respectivement. Les mutations RET étaient présentes chez 52 % (n = 35) : les niveaux de risque de CMT étaient les plus élevés à 6 %, élevés à 7 % et modérés à 39 %. La taille tumorale moyenne était de 1,9 cm (1,2 à 3,2 cm) et la calcitonine préopératoire moyenne était de 504,4 [133,2-1 833,8] pg/mL. Une thyroïdectomie totale (TT) a été réalisée chez 10 patients, une TT + dissection cervicale centrale (CND) chez 28 et une TT + CND + dissection cervicale latérale (LND) chez 25.
Au total, 40 % avaient des ganglions centraux positifs et 25 % des ganglions latéraux positifs. La récidive était de 22 %, le suivi médian était de 4,7 [1,2-28,0] ans.
Étaient significativement associés à la récidive : le sexe masculin (HR=5,81 ; p = 0,021), les ganglions cervicaux latéraux positifs (HR = 8,10 ; p = 0,011) et les mutations RET à risque élevé/le plus élevé de MTC (HR 8,66, p = 0,004). La calcitonine préopératoire > 2 175 pg/mL était un puissant prédicteur de métastases à distance (aire sous la courbe [ASC] = 0,893) et un bon prédicteur de maladie cervicale latérale (ASC=0,706). L’étendue de la chirurgie n’était pas significativement associée à la récidive (p=0,634).
En somme un patient sur quatre subit une intervention chirurgicale pour MTC récidive. Les facteurs de risque associés à la récidive sont le sexe masculin, les métastases ganglionnaires latérales et les mutations à risque élevé/le plus élevé de MTC, mais pas nécessairement le type de chirurgie. Une calcitonine préopératoire > 2 175 pg/mL suggère une maladie avancée et doit inciter à une évaluation plus approfondie.
Microbiote intestinal et maladies métaboliques : une revue remarquable (6)
On retiendra de cette synthèse le rôle du microbiote intestinal (MI) dans l’obésité, le syndrome métabolique (MS) et le DT2. Il influence l’absorption des nutriments, la régulation immunitaire et le métabolisme énergétique. La dysbiose, ou déséquilibre du microbiote intestinal, est liée à une extraction accrue d’énergie, des voies métaboliques altérées et une inflammation, contribuant à l’obésité, au MS et au DT2. Les habitudes alimentaires influencent la composition et la diversité du MI, affectant les fonctions métaboliques. Les régimes riches en fibres et en glucides complexes favorisent une composition microbienne bénéfique, tandis que les régimes riches en graisses et en sucres peuvent entraîner une dysbiose.
Les stratégies thérapeutiques potentielles incluent les modifications alimentaires, les probiotiques, les prébiotiques, les symbiotiques et la transplantation de microbiote fécal (FMT). Ces interventions visent à restaurer un microbiote sain. Bien que les preuves actuelles suggèrent un potentiel thérapeutique de la modulation du MI, des essais cliniques supplémentaires sont nécessaires pour établir des protocoles de traitement efficaces et durables pour l’obésité et les maladies métaboliques.
(1) Berlanda G, et al. Diabetes Care. 2024 Dec 1;47(12):2146-54
(2) Abouelazm A et al. Clin Med (Lond). 2024 May;24(3):100217
(3) Sun M et al. Diabetes Care.2024 3 :dc241414
(4) Bharadwaj MS et al. J Clin Endocrinol Metab. 2024 Oct 15;109(11) :e2120-e2130
(5) Abou Azar S et al. J Clin Endocrinol Metab. 2024 Oct 15;109(11):2729-34
(6) Sasidharan Pillai S et al. J Clin Endocrinol Metab. 2024 Oct 15;109(11):2709-19
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