Entretien avec le Pr Bernard Bauduceau
« La cardiomyopathie diabétique est une complication du diabète relativement fréquente même si elle est mal connue des diabétologues. Caractérisée par une dysfonction diastolique précoce, longtemps quiescente, sa physiopathologie reste encore assez mal comprise. La cardiomyopathie diabétique est un diagnostic d’exclusion, porté en absence d’hypertension artérielle sévère, de pathologie coronaire et de pathologie valvulaire, rappelle le Pr Bauduceau (Saint Mandé). Or un travail intéressant mené à Lyon ouvre de nouvelles perspectives en renforçant certaines hypothèses mécanistiques. Cette étude prospective menée sur plus de 340 diabétiques de type 2 met en évidence une association entre cardiomyopathie diabétique et rétinopathie diabétique. La microangiopathie semble donc jouer un rôle central dans la cardiomyopathie diabétique. Même si d’autres étiologies comme la glycosylation des protéines, l’impact du stress oxydatif sur les cardiomyocytes... ne sont pas totalement exclues ».
Dans cette série de 334 diabétiques, 57 % présentaient une dysfonction diastolique à l’écho trans-oesophagienne. Or, en analyse multivariée, seulement deux facteurs sont indépendamment associés à la dysfonction diastolique. L’âge (RR = 1,09 [1,05- 1,12], p ‹ 0,001) et la rétinopathie diabétique (RR = 1,45 [1,1-2,8], p = 0,04). « L’altération de la microcirculation cardiaque attestée par la présence d’une rétinopathie pourrait donc être un mécanisme important de la physiopathologie de la dysfonction diastolique, conséquence de la cardiomyopathie diabétique », commente-t-il.
A. Decker-Bellaton. Cardiomyopathie diabétique : association entre marqueurs échographiques cardiaques précoces et complications microvasculaires dégénératives lors du diabète de type 2. O38
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