D’abord tout est question de connaissance par les praticiens, psychiatres et généralistes de ces complications et question de prévention et de dépistage précoce en cas de troubles. Il existe des recommandations qui sont assez simples pour être mises en œuvre. Elles reposent sur la surveillance mensuelle du poids, du tour de taille, plus rapprochée au départ si le patient est institutionnalisé : au moment de l’instauration, et tous les mois durant le premier trimestre pour la glycémie, les lipides et la pression artérielle (PA), puis tous les 3 mois au moins la première année. Ensuite, tous les 6 mois pour les paramètres métaboliques. Si le sujet est à risque familial, la fréquence pourra être renforcée.
Prévention et prise en charge s’appuient sur une équipe pluridisciplinaire et sur la « famille, l’entourage », souvent extrêmement motivés et très demandeurs. De nombreuses expériences réussies sont rapportées et beaucoup de services de psychiatrie sont conscients de ce risque et ont mis en place des programmes adaptés. L’intervention doit être très précoce. On sait aussi que le risque pondéral, métabolique, est très élevé chez les sujets jeunes, sans surpoids et naïfs d’antipsychotiques. De même, le traitement du diabète de l’hypertension artérielle et des dyslipidémies est aussi nécessaire qu’efficace en utilisant exactement les mêmes moyens et en visant les mêmes objectifs que dans le reste de la population.
Mais tant la prévention, le dépistage, que la prise en charge, restent particulièrement insuffisants surtout hors institutions. Le faible investissement de nombre de psychiatres dans les choses du somatique ou l’idée préconçue de nombre de praticiens, que rien ne peut se faire de bien avec de telles personnes est à l’origine de nombreuses dérives. Elle contribue à une morbi-mortalité majeure mais subie, car jugée inévitable. Ces situations psychiatriques sont très fréquentes et notre devoir de diabétologues est de sensibiliser à propos de cette question et de participer à la mise en place de programmes dédiés. Il reste beaucoup faire. C’était aussi la conclusion des deux conférenciers qui ont particulièrement captivé l’auditoire tout au long de leurs conférences.
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