Éducation thérapeutique : quels programmes ?

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Publié le 17/05/2016
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L’Assurance-maladie (AM) a également communiqué sur les effets à 1 an du programme national d’éducation thérapeutique (ETP), destiné aux patients ayant un diabète de type 2 (DT2), qu’elle a mis en œuvre de 2008 à 2012 dans les centres d’Examens de Santé de l’AM (CES).

Au total, 5 761 patients ont été pris en charge, dont 2 913 ont eu une visite de suivi à 1 an avec mesure de plusieurs paramètres. D’âge moyen 62 ans (61 % d’hommes), avec un diabète depuis 7,5 ans, ils avaient en moyenne un IMC de 30,6 et une HbAc de7,01 % à l’entrée. Celle-ci a baissé de 0,11 %, le LDLc – 0,07 g/l et les TG – 0,1, le poids –1,6 kg, le tour de taille – 1,3 cm. Ces résultats sont considérés par les auteurs de l’étude comme modestes mais favorables, nombre de patients étaient, selon eux, en situation de vulnérabilité avec un bénéfice marqué. Les plus obèses surtout.

Des patients déjà bien équilibrés

Pour moi, ces résultats surprennent un peu si on examine l’HbA1c de départ, 7 %, qui ne semble pas représenter la qualité habituelle d’équilibre métabolique des patients défavorisés. Cela semble refléter, comme souvent, une meilleure adhésion des sujets déjà motivés et utilisant bien les moyens du système de santé disponibles en France.
Par ailleurs, si les critères de jugement « durs » –HbA1c, lipides, poids– sont importants, chacun sait que la qualité de vie, l’évolution des comportements, l’autonomie, sont des objectifs tout aussi essentiels pour évaluer l’ETP et ne sont pas rapportés ici.

Toutes les initiatives méritent d’être soutenues

Enfin, on remarque que, malgré la dimension nationale de ces programmes, la prise en charge de si peu de patients ayant un DT2 en 4 années (moins de 6 000 pour plus de 3 millions de DT2 !) montre bien que toutes les autres initiatives prises pour développer l’ETP en France (réseaux, hôpitaux, structures ambulatoires, pôle de santé etc..) doivent être respectées et soutenues. D’autant que ces programmes des CES offrent une ETP monothématique (diabète), destinée à des patients déjà bien équilibrés… Ce sont 2 des reproches faits par l’IGAS il y a peu aux réseaux de santé : ils peuvent donc aussi être opposés à la CNAM-TS !

C’est pourquoi nos tutelles ou institutions seraient bien inspirées de soutenir tous les autres programmes répondant aux exigences des ARS ! La question demeure : l’ETP est un droit du malade selon la loi HPST de 2009, comment l’exercer aujourd’hui en France ? Comment l’offrir au plus grand nombre ?


Source : Bilan Spécialiste