LES LOCI IDENTIFIÉS affectent à la fois la fonction des cellules bêta productrices d’insuline et l’action de l’insuline, et bon nombre sont impliqués dans la régulation du cycle cellulaire. Cette avancée, dix ans après la première esquisse annoncée du génome humain (juin 2000), améliore la compréhension des processus sous-tendant le diabète de type 2, et suggère de nouvelles voies biologiques qui pourraient offrir à terme des cibles thérapeutiques.
« Les signaux que nous avons identifiés procurent des indices importants sur la base biologique du diabète de type 2. Un thème important émergeant de ce travail est que plusieurs des gènes semblent être importants pour contrôler le nombre de cellules bêta pancréatiques que possède un individu. Cela aide à résoudre une vieille controverse sur le rôle du nombre des cellules bêta dans le risque du diabète de type 2, et cela souligne l’importance de développer des traitements qui sont capables de préserver ou restaurer les nombres réduits de cellules bêta », déclare dans un communiqué le Pr Mark McCarthy (Université d’Oxford, Royaume-Uni) qui a dirigé le consortium international de chercheurs.
Le consortium de chercheurs (Royaume-Uni, Europe - dont l’équipe de Philippe Froguel-, États-Unis et Canada) a fait la méta-analyse de 8 études d’association génomique sur le diabète de type 2, portant au total sur près de 8 000 patients atteints de diabète de type 2 et 40 000 témoins, et dans lesquelles plus de 2,4 millions de variants SNP avaient été caractérisés. Les nouvelles associations ainsi identifiées ont ensuite été examinées dans une étude de réplication portant sur un autre groupe de 35 000 patients diabétiques et 60 000 témoins.
Cela a permis d’identifier 12 nouveaux signaux d’association avec le diabète de type 2, dont notamment :
- un second variant au locus KCNQ1,
- un premier variant sur le chromosome X, près du gène DUSP9 (gène impliqué chez la souris dans la régulation de l’action de l’insuline),
- un variant dans le gène HNF1A, qui représente un nouveau cas de chevauchement entre des loci impliques dans des formes monogéniques et des formes multifactorielles du diabète,
- un variant du gène HMGA2,
- un variant du gène KLF14.
Dans de nombreux cas, les véritables variants et gènes impliqués dans la susceptibilité accrue au diabète de type 2 restent à définir, et il faudra pour cela séquencer plus finement les régions et mener des études fonctionnelles dans des modèles animaux et humains.
Il convient de noter que chacun des variants n’augmentent que légèrement le risque de développer le diabète, et ces variants même combinés ne prédisent que modestement le risque de diabète.
De nouvelles voies biologiques.
Toutefois, ces résultats pourraient avoir un impact important en révélant de nouvelles voies biologiques de prédisposition au diabète de type 2 et en ouvrant de nouvelles avenues thérapeutiques.
Un autre résultat très intéressant de l’étude est souligné par le Dr Jim Wilson (université d’Edimbourg), membre de l’équipe. « Une proportion élevée de gènes de susceptibilité au diabète de type 2 hébergent aussi des variants indépendants qui majorent le risque de maladies ou traits non apparentées, comme des cancers de la peau et de la prostate, la maladie coronarienne et un taux élevé de cholestérol. Cela suggère qu’une régulation différente de ces gènes peut aboutir à de nombreuses maladies différentes. »
Nature Genetics 27 juin 2010, Voight et coll., DOI: 10.1038/ng.609
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024