Pour maintenir un contrôle de la glycémie dans le diabète de type 2 sur le long terme, la chirurgie bariatrique est supérieure à un changement d’hygiène de vie, même intensif. C’est ce que montre une étude randomisée publiée dans « JAMA Surgery », dont les résultats confirment ceux de grandes études observationnelles, comme la Swedish Observational Study (une étude rétrospective sur 15 ans), et de petites études randomisées sur le court terme. Selon les auteurs, une seule étude randomisée a jusqu’à présent évalué le bénéfice de la chirurgie bariatrique sur long terme (sur 3 ans, comparant la dérivation avec anse de Roux-en-Y, la gastrectomie en manchon et un traitement médical seul) ; il s’agit de l’étude STAMPEDE, qui a également conclu à la supériorité de la chirurgie.
De meilleurs résultats quel que soit l’IMC
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs de l’université de Pittsburg, aux États-Unis, ont suivi 61 adultes obèses, diabétiques, pendant 3 ans. Un groupe a suivi une approche comportementale intensive, associant régime et activité physique pendant 1 an, suivi d’un programme plus modéré pendant 2 ans. L’autre groupe a bénéficié d’une chirurgie bariatrique – un Roux-en-Y ou la pose d’un anneau gastrique – puis un programme comportemental modéré pendant le restant de la période de suivi.
Les auteurs notent que plus de 40 % des participants avaient un IMC entre 30 et 35 kg/m2, une sous-population pour laquelle les données dans la littérature sont rares, surtout au long terme. Les résultats restent valables quel que soit l’IMC considéré, ajoutent-ils.
Le Roux-en-Y, plus efficace que l’anneau
L’approche de l’anse en Y était la plus efficace : 40 % des patients ont vu leur diabète s’améliorer à trois ans, 15 % étaient en rémission complète, et plus de deux tiers (65 %) ont pu arrêter complètement leur traitement antidiabétique. À la fin de la période de suivi, les patients avaient perdu en moyenne 25 % de leur poids initial.
Chez les patients ayant reçu un anneau gastrique, 29 % ont vu leur diabète s’améliorer à trois ans, 5 % étaient rémission complète, et un tiers (33 %) a pu arrêter complètement leur traitement antidiabétique. À la fin de la période de suivi, les patients avaient perdu en moyenne 15 % de leur poids initial.
Pas d’amélioration sans chirurgie
En comparaison, les auteurs n’ont noté aucune amélioration du diabète à trois ans chez les patients ayant suivi une intervention uniquement comportementale. Aucun d’entre eux n’a pu arrêter complètement son traitement antidiabétique, et les patients n’ont perdu que 5,7 % de leur poids initial, en moyenne.
Côté effets secondaires : aucune complication sérieuse n’a été enregistrée dans les trois groupes (aucune intervention chirurgicale supplémentaire nécessaire).
Dans un commentaire accompagnant l’étude, le Dr Michel Gagner, de l’hôpital du Sacré Cœur de Montréal, au Québec, conclut : « On devrait considérer la chirurgie bariatrique pour tous les patients gravement obèses avec un diabète de type 2, et commencer un traitement de masse, comme cela a été entrepris avec le pontage aortocoronarien il y a plus de 50 ans. »
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